mercredi 2 décembre 2009

OULEDS BELGACEM




Très Chers,

Je vous fais part d'un document, qui somme toute, n'est qu'une introduction à l'établissement de l’arbre généalogique de la famille. Ce que je compte mettre en chantier et élaborer avec le concours et l'aide de tous les membres de notre Famille ; ce là répond aux attentes que nous escomptions tous. C'est mon fils Med Nadhir qui est le promoteur du projet; c'est lui qui m'a dégoté le logiciel adéquat pour cette entreprise. Au demeurant, l’idée qui me poursuivait était d’élaborer une espèce de monographie pour citer quelques événements relatifs aux membres de la famille, pour cadrer l’arbre généalogique proprement dit et lui donner corps et âme. Je suis satisfait car certaines circonstances bienvenues m’ont permis de le faire et d’achever ce travail qui est le premier volet. En vous soumettant ce travail, j’attends de vous un commentaire, en particulier sur mes annotations qui sont de caractère gras et marron foncé ; j’attends aussi une critique positive, et des amendements, car je ne détiens pas tous les renseignements. Merci de me lire et de me prêter attention car ce travail nous intéresse tous, voir même, nous incombe.
Sur ce, Recevez toutes mes Chaleureuses et mes Fraternelles Salutations distinguées; votre dévoué MOHAMED ELHACHEMI BOUDIAF.

Batna, le 08 Décembre 2009


LES OULED BELGACEM

D
epuis plusieurs années que l’idée d’établir un arbre généalogique de la famille trottait dans ma tête et me tenait à cœur. Jusqu’à là nous avons esquissé dans des planches un schéma en arborescence, pyramidal, qui constitue les prémisses de cet arbre généalogique, où l’on retrouve uniquement des noms ascendants, descendants et collatéraux. C’était un premier pas pour pouvoir cerner les personnes, leur parenté, leur alliance et leur appartenance. Mais avant d’établir cet arbre généalogique proprement dit et exécuté, j’ai eu l’idée de le précéder d’une espèce de monographie sur la famille et les origines de « OULEDS BELGACEM ».
E
n cherchant à travers plusieurs archives nous avons trouvé un document qui peu être pris comme référence où nous pouvions se conférer avec d’autres sources orales par exemple; c’est probablement l’un des plus solvable et neutre ; il s’agissait d’un rapport ou plutôt de l’enquête établie par la commission chargée d’élaborer le « Sénatus Consulte en 1887 ». Après avoir parcouru ce document et fait la corrélation et les recoupements avec les éléments oraux que nous ont légués nos ascendants, particulièrement ma grand mère paternelle, historienne de la famille qui répertoriait les événements avec tous ses détails, et une excellente mémoire. Née en 1855 et morte en 1958, tout en conservant toutes ses facultés mentales. Il y avait aussi notre mère adoptive, l’épouse de mon père, à qui ont été transmises par ma grand-mère paternelle, sa tante paternelle, les récits familiaux ; morte en 1992, elle nous a légués beaucoup de renseignements ; en fin mon grand père maternel mort à l’âge de plus de 92 ans en 1982 ; toutes ces personnes ont été précieuses aux premiers moments de notre projet. Les parties en gras et entre parenthèse ou en guillemets, sont mes notes, celles de l’auteur que j’ai recueillis auprès de ces proches.
S
elon l’enquête menée par les autorités Françaises en exécution de la loi du 28 avril 1887 et en application des paragraphes I et II de l’article 2 du « Sénatus Consulte » du 22avril 1863 pour délimiter le territoire de la tribu des « Achéches » située actuellement dans la wilaya de Batna entre TIMGAD et CHEMORA.
Il ressort dans ce rapport que BELGACEM dit Belgacem Laouar, et, je cite : … « Suivant les traditions conservées dans la famille de Ouleds Belgacem, les Ouleds Fadhel sont des descendants des bénis Moumenines de la Tripolitaines qui ont émigrés à une époque assez ancienne pour s’établir dans le djebel Chéchar au dessus de la localité l’oasis de khanga-Sidi-Nadji.
Au commencement du 16 siècle, ils se déplacèrent à nouveau et apparurent sur le territoire qu’ils détiennent aujourd’hui. Mal accueillis par les habitants, ils se sont mis en quête d’un chef énergique capable de les diriger dans la lutte qu’ils voulaient entreprendre. Leur choix se porta sur un homme de leur pays d’origine le Tripolitain BELGACEM Laouar qui, ayant assassiné un de ses parents avait du s’expatrier et se réfugier chez les Ouleds Chelihs au milieu desquels il avait acquis promptement une grande réputation de bravoure et de courage. Ce Belgacem Laouar est l’ancêtre des « OULEDS BELGACEM ».
« Ce fait m’est raconté par mon grand père si Mohamed Salah, lequel disait que l’un des trois frères, le nommé Belgacem Laouar est venu se réfugier ici dans la région de Batna où au moment cette ville n’existait pas encore, c’était une contrée où vivait des tributs apparentées aux berbères Islamisés. L’autre frère est allé du cote de Dellys, enfin le troisième est retourné aux environs de Tunis. ». Là j’ouvre une parenthèse, celle qui corrobore certaine tradition existante encore aujourd’hui, celle que notre Famille, celle des Ouleds Belgacem est apparentée à celle de certaines familles existantes encore aujourd’hui résidentes dans la commune de « DJELLAL » au cœur du massif de Chéchar, je citerais par exemple : Béni Amrane.
Une autre parenthèse aussi, celle qui corrobore l’origine des Ouled Belgacem apparentés à la Tribu de « DOUAOUDA » descendante des Banu-Hilal.
P
endant l’agonie de l’occupation Byzantine, les populations des campagnes avaient eu des tendances à revenir à la vie nomade la présence des tributs Arabes les ramena complètement à la féodalité Patriarcale ; les tributs se reconstituèrent en recrutant des gens de tous genre et de tous bord et conditions. Les guerres de seigneurs à seigneurs devenaient un état normal et la plèbe, réduite au servage emprunta au fanatisme orgueilleux la patience de supporter son joug et ses misères. (ce ci ne correspond pas au mode de vie tribal de l’époque surtout après « les Foutouhates Islamiques qui ont charrié avec eux les concepts de morale et de traditions que les Musulmans avaient introduits dans une société mi paganisée mi chrétienne ou judaïque ».
Plusieurs siècles se sont écoulés sans qu’aucun frein n’ait mis ordre à cette situation, les rivalités incessantes des grands et la recherche incessant des Pâturages inhérentes aux mœurs Pastorales provoquèrent des déplacements des populations et l’introduction d’éléments hétérogènes au sein des populations voir des Tributs dans la plupart des localités.
A
la fin du moyen âge : des circonstances analogues se sont produites mais à petite échelle dans le pays occupé actuellement par le « Achéches » et ont concouru graduellement à la formation actuelle de la tribu de sorte qu’au seizième siècle (16ème), elle s’est retrouvée composée de quatre groupes ayant des origines distincts :
-1° Les Achéches proprement dits, eux-mêmes peu homogènes et subdivisés en quatre fractions, les Ouleds Moussa, les Ouleds Melouk, les Ouleds Belkheir et les Ouleds Makhelouf.
-2° Les Ouleds Si-M’ançar.
3° Les Ouleds Fadhel et les Ouleds Belgacem.
Au commencement du seizième (16éme) siècle, le Ouleds Fadhel se déplacèrent et venus s’installer dans le territoire qu’ils détiennent et où ils en sont aujourd’hui. Mal accueillis par les habitants, ils se mirent en quête d’un chef énergique, capable de les diriger dans la lutte qu’ils voulaient entreprendre. Leur choix s’arrêta sur un homme de leur Pays d’origine le Tripolitain « BELGACEM Laouar » il était comme nous l’avons déjà signalé réfugié chez les Ouleds Chelihs. Une fois à la tète des Ouleds Fadhel, il les fit respecter et bientôt il convoita la possession de la plaine de Chemora, alors occupée par les Guerfas. Dans une rencontre il tua la jument de Bellabes, leur chef, mais sa prouesse n’eut aucun résultat, et ce ne furent que ses petits fils qui réussirent à s’emparer du delta de Oued Chemora.
La succession de Belgacem Laouar est échue à son fils Mohamed lequel a été remplacé par son fils Zedira, et celui-ci de même par son fils Menacer ou M’nacer. A l’issu de plusieurs victoires que ces deux derniers remportèrent, les Ouleds Fadhel devinrent les seules maitres des territoires compris entre l’Oued Taouzient et le lac Djendli et le partagèrent entre eux ; la dispersion des Guerfas plaça les populations des Aurès sous la dépendance des Ouled Belgacem.
La tradition ne précise l’époque à laquelle eurent lieu ces événements, pourtant, il est admis qu’ils se passèrent vers la fin du seizième siècle ou au commencement du dix-septième ; soit peu de temps avant que les Turcs aient étendu leur domination et pouvoir sur les hauts plateaux de la Provence.
L
a période turc : L’action Gouvernementale du premier Bey de Constantine, ne s’étant nullement fait sentir vers l’Aurès, le commandement de la région continua librement à être exercé par les petits fils de Belgacem Laouar que l’arbre généalogique de la famille désigne sous les noms de MOHAMED BEN MENACER, BOUDIAF BEN MOHAMED, MOHAMED BEN BOUDIAF, BOUDIAF BEN MOHAMED et MOHAMED BEN BOUDIAF. Il n’en n’a pas été de même sous les fils du dernier et qui étaient au nombre de huit et dont l’ainé seul Boudiaf ne mourut pas de mort violente. Son cadet Zedira a été tué par ses frères à cause de sa pétulance de caractère et de ses mauvais instincts. Les six autres, El-Mihoube, Trad., Menacer, Ali Bey, Bou-Azize et El-Guidoume, périrent dans les combats qu’ils eurent à soutenir contre des compétiteurs étrangers. « Nos parents nous disaient qu’il y a douze ascendants du nom de BOUDIAF à partir de mon Oncle ». Pendant une des absences qu’ils avaient coutumes de faire dans les ZIBANS, les Guerfas sollicitèrent et obtinrent l’appui de 125 Fantassins Turques avec l’aide des quels ils virent planter leurs tentes à Taberja pour essayer de ressaisir leur ancien patrimoine. Prévenus immédiatement les Ouled Belgacem accoururent et campèrent le soir même auprès de la Mosquée de Sidi-Maancer d’où ils partir la nuit pour surprendre leurs adversaires, en arrivant dés le grand matin sur l’oued de Taouzient, mais une crue étant survenu, le passage de la rivière paraissait infranchissable sous les feux de l’ennemi quand deux cavaliers s’élancèrent dans le torrent, entrainant ainsi le Goums qui ne tardèrent pas à emporter une prompte victoire et fit un butin considérable. Quant aux soldats Turcs, ils avaient gardé une prudente neutralité et ils purent rentrer sans encombre à Constantine.
Les Ouled Belgacem font remonter à cette époque un fait assez ordinaire auquel ils attribuent pourtant une grande importance, parce qu’ils y rattachent leurs prétentions sur le domaine de Chemora qu’ils revendiquent comme propriété Melk. Selon eux et pour un motif futile, les Ouled Fadhel auraient attaqué les Adjrdia prés de Gassas, au bruit de la fusillade, un membre de leur famille, la famille des Ouleds Belgacem, nommé Mohamed ben Zedira, serait accouru, monté sur une jument des Adjrdia pour séparer les combattants, et, n’ayant pas été reconnu, il aurait été tué par un cavalier des Ouled Fadhel. D’après ces derniers, au contraire Mohamed ben Zedira était parti avec des Adjrdia pour enlever une femme et ne voulant pas être reconnu, il a monté une jument d’un goumier et s’était voilé la figure, il aurait été tué dans la mêlée. Lorsque les Ouled Fadhel s’aperçurent qu’ils avaient tué un parent de leur chef, ils redoutèrent des représailles et se réfugièrent dans les montagnes, bientôt ils implorèrent « l’Aman», promettant de payer le prix du sang au moyen de l’abandon de leurs terres de Chemora, et ainsi ils furent autorisés à venir s’établir en plaine.
Sur ces entre-faits, El-Mihoube et Trade périrent en combattants le Cheikh des Hamanecha qui les menaçait de s’emparer de l’une de leurs propriétés. Les autres frères : Guidoume, Ali-bey, Menacer, Bou-Azize, périrent de même dans une nouvelle attaque des Guerfas revenus de nouveau encore à Taouzient. Cette fois la lutte n’a pas était favorable aux Ouled Belgacem, qui poursuivis jusqu’à Timgad y furent coupés par un parti des Achéches et taillés en pièces jusqu’aux derniers d’entre eux capable de porter les armes.
Abattue par ces pertes la famille des Ouled Belgacem se trouve réduite à deux membres ; un jeune enfant d’une dizaine d’années, Mohamed Ben-Boudiaf, et, Trade Ben-Bouazize, son cousin. Malgré son bas âge, Mohamed ben Boudiaf reçu le commandement de l’Aurès (plus communément appelé et prononcé, Aourés ou Awras), ayant pour mentor un notable des Ouled Bououne qui avait épousé une de ses parentes. A sa majorité, qu’il atteignit vers 1780, il forma une expédition contre les Achéches, les meurtriers de ses parents, son père et ses oncles, et dans une seule rencontre, il rapporta 25 tellis de tètes qu’il ramena à Chemora.
Révoqué aussitôt par Salah Bey, il eu pour successeur Hamza son parent, qu’il réussit à faire assassiner. Il se retira dans l’Aurès où son cousin Trade ben Mohamed venait d’être nommé Cheikh. Il y erra pendant douze ans et ne fut pardonné et rétabli dans son commandement qu’à l’occasion des noces d’un fils de Salah Bey, mais à la condition expresse d’habiter Constantine et laisser la direction effective de l’Aurès à son fils Boudiaf. Quatre ans après il fut étranglé au palais de Bey Hassen pour avoir séduit une femme de celui-ci, tous ses biens furent confisqués. L’investiture confirma Boudiaf au poste de l’Aurès sous la réserve de partager le commandement avec son oncle Trade ben Bouazize auquel échut le groupe de Achéches. Peu de temps après Trade a été exécuté par ordre du Bey Chakar, Boudiaf révoqué a du céder la place à son frère El-Mihoube qui ne sut pas la conserver, et le Bey remis le commandement de nouveau à Boudiaf moyennant un don de 200.000 d, et l’internement de l’un de ses fils Mohamed El-Arbi comme caution et otage. Selon la coutume Boudiaf ( on écrit aussi Ben Diaf , et beediaf) avisa à se rembourser cette énorme somme par ses administrés, mais au lieu de répartir sa contribution par tente, ainsi que ce la se pratiquait d’habitude, ( c’était la coutume en ce moment là ); il voulait imposer chacun au prorata de son avoir, de la sorte il mécontenta à tel point les gens à leur aise que dans une tourné chez les Ouled Saïd à Khenchela ( Ils vivent actuellement sur le territoire de Remila et limitrophes avec les Ouled Fadhel ) , il fut massacré à coups de haches ; ce fait s’était passé sous le gouvernement du Bey Ahmed El-Melili, c'est-à-dire entre les années 1818 et 1820.
Mohamed ben Boudiaf, fils ainé de Mohamed ben Boudiaf succéda d’abord à son père. Puis ses oncles Zedira, Ben Menacer et El Mihoube le remplacèrent l’un après l’autre ; enfin Brahme Bey lui restitua son commandement, mais il ne tarda pas dit-on à être assassiné par un homme des Ouled Abdi.
Le Chéikha des Aurès passa, tour à tour, aux mains de divers personnages selon qu’en décidait le bon plaisir ou la rapacité du Bey trônant à Constantine. La série commença avec Mohamed El-Arbi qui fut remplacé un instant par son oncle El-Mihoube et rentra en bonnes grâces à la mort de ce lui ci ; en suite Brahme Bey nomma Kouider Ben Trade, et, rappela presque aussitôt Mohamed El-Arbi. Un nouveau Bey du nom de Mena ou Mani arrivé en janvier 1826 nomma l’investiture à un Turc nommé Khelile ; quelques mois âpres survient l’avènement d’Ahmed Bey et les Ouled Belgacem enchainèrent et conduisirent Khelile à Constantine. Les fonctions de Cheikh furent définitivement rendus à Mohamed El-Arbi qui les exerça jusqu’à un âge très avancé. ( il faut souligner également que l’histoire des Bey de Constantine fut très mouvementée. les successions sans cesse, suites aux disparitions, par empoisonnement ou assassina par les armes, ont tout le long de leur règne déferlaient la chronique. les Beys successeurs, n’étaient pas forcement des ascendants ou descendants de lignés ou même des personnes apparentés à la même famille, il n’y a qu’à se pencher et lire l’histoire des Beys de Constantine pour se rendre à cette évidence. Pendant leur règne commençait la grande décadence. Ce pouvoir détenu par des opportunistes, cupides, avides d’argent et de plaisirs qui n’ont aucun lien avec la population, certains historiens qualifie la présence des turcs comme une colonisation du pays. Somme toute c’était l’âge des ténèbres, il n’y avait aucun apport civilisationnel de leur part si ce n’est la protection par la flotte des invasions Européennes. Ce commentaire que je fais ne m’honore pas mais c’est la vérité qui sort spontanément de mon cœur et de mon esprit).
P
ériode Coloniale Française.
(Force est de constater qu’à partir de l’investiture Si El-Hadj El-ARBI, la famille des Ouled Belgacem a connu la notoriété en se fixant dans un vaste Domaine qui est de le sien situé à Chemora, d’une superficie globale de 11.000 hectares. Elle y bâtie une grande demeure avec toutes les annexes qui s’imposent, y compris une petite minoterie. Elle s’allia par mariage à de grandes familles notamment celle à Benhassine de Khanga Sidi-Nadji, au Bey Salah-Bey de Constantine, à Ferhat de Bellezema, à Mokrane, Benchenouf, Ali ben Amor de la zaouïa de Tolga, etc.… mais elle ne s’est jamais alliée à la famille Benghana de Biskra, un parvenu de ferjioua ami et beau frère du bey de cette époque…on raconte que Bouazize a demandé en mariage une de nos femmes mais il y a eu une opposition de tout le Arch.)).
Pendant la défense de Constantine, Ahmed Bey avait sous son commandement direct et hors de la ville 7000 cavaliers et 2000 fantassins. L’état major se composait des Caïds et des Cheikhs des grandes tribus du Constantinois : Si Larbi Boudiaf, cheikh des Aurès – Les Mokrani sultan des territoires de Medjana - Rezki, cheikh des Hanencha – Mohamed Benelhadj, caïd de Téléghema – Bouazaz, cheikh de Ferdjioua – Ben Azzedine, cheikh de Zouagha – Mohamed Benbouazize, caïd des Ouled Abdennour – Mahmoud Benmebarek, cheikh de Righa – Mohamed Benbouazize, cheikh de belezma – Bouazize Bengana, cheikh Arabe.
Lorsqu’en 1837, les Français s’emparèrent de Constantine, les Achéches se sauvèrent vers l’Aurès et bientôt leur Cheikh Mohamed El-Arbi son cousin Tayeb ben Boudiaf faire acte de soumission auprès du Général Nègrier qui confirma Mohamed El-Arbi dans son commandement. Désormais la tribu des Achéches est restée totalement fidèle et soumise à la France. Quand en 1844 le Duc d’Aumale a pris possession de Batna, elle n’a fait aucune action hostile, et elle a payé sa contribution de guerre sans qu’il ait été utile de l’y contraindre. Dés que l’administration supérieur de l’Algérie, le Chéikha de l’Aurès a été fut divisé en plusieurs Caïdats au profit des membres de la famille des Ouleds Belgacem. La tribu des Achéches échut en partage avec Mohamed El-Arbi qui n’en conserva pas moins le titre honorifique de Cheikh et ne se démit de ses fonctions que pour avoir le loisir de se rendre en pèlerinage à la Mecque, voyage qu’il a effectué dans le courant l’année 1849. Avant de se décider d’aller en terre Sainte, Mohamed El-Arbi avait sollicité et obtenu que son fils HAMADA lui succède en qualité de simple Caïd des Achéches ; mais cette satisfaction ne fut accordée qu’a la condition expresse que pour suppléer à son manque d’expérience, le jeune Hamada accepterait et suivrait les conseils de son oncle Boudiaf ben Mohamed chevalier de la légion d’honneur et Caïd des Béni-Oudjanas, qui était considéré comme l’arbitre de la Famille, parce qu’il jouissait d’une grande influence justement acquise par sa bravoure et sa profonde connaissance du pays et des affaires indigènes. Hamada a exercé ses fonctions avec une extrême mollesse et malgré son indolence qu’il fallait secouer souvent, il est parvenu à conserver sa fonction pendant15 ans. En rentrant du Pèlerinage, le vieux Cheikh El-Arbi, était revenu habiter auprès des ses enfants à Chemora. Pendant son séjour à Constantine, avant ou après son retour du pèlerinage, où il y séjourna pendant plusieurs jours, il se maria avec une femme d'origine Turc veuve ou divorcée ayant un enfant dénommé "Khelile" qui devient l'adoptif et le gendre du Cheikh Si El-Hadj Larbi. Au décès de Hamada en 1864, il fit d’actives démarches en faveur de son second fils Mohamed Ben Zedira, qui reçu l’investiture sous les réserves de tutelle imposées précédemment à son ainé ; attendu que n’ayant non plus qu’une intelligence peu développée et une faible santé, il ne paraissait pas posséder les qualités nécessaires pour bien remplir ses fonctions. De telle sorte que se fut son oncle Si Ben Diaf (il s’agit de Boudiaf qu’on écrit comme il se prononce en arabe «BE DIAF» et dans certains textes « SI BEDIAF » ) qui, pendant plusieurs années encore a eu la direction administrative de la tribu des Achéches. Le Cheikh El Arbi a terminé sa longue carrière en 1872, et le vrai mentor de la famille Si Boudiaf Ben Mohamed a été tué en 1879, par les insurgés de l’Aurès où il avait le commandement des Ouled Daoud. Au moment de la création des communes indigènes, les subdivisions de la Tribu ont été organisées en sections municipales. Le groupe des Ouled Fadhel a été partagé en deux « Douars ». Chacune des quatre fractions de groupe primitif des Achéches a formé un Douar, le groupe des Ouled Sidi Mançar n’a subi aucune modification. Enfin, au moyen de la réunion des Ouled Belgacem et des gens de leur « Zemala »
« Il s’agit de tout le personnel qui a été incorporé par les Caïds pour les servir et constituer une milice de protection comme aux temps de la Féodalité », y compris les Adjardia ou (Adjardya) et un certain nombre d’étrangers de diverses origines. Une huitième section a été constituée sous le nom de « Douar de Chemora ». Un adjoint indigène a été placé à la tète de chaque Douar, et deux de ces Cheikh ont été pris parmi les plus proches parents de Mohamed Ben Zedira (ou Z’DIRA). Le premier janvier 1885, les sections des Achéches ont été placées sous le régime Civil, et ce fait l’emploi de Caïd de la tribu a été supprimé. En mémoire des services qu’avaient rendu plusieurs membres de la famille des Ouleds Belgacem, Mohamed Ben Zedira a été nommé chevalier de la légion d’honneur. Il est annoter que le fils de Si BEDIAF, Si Elhachemi a été nommé caïd des Ouled Daoud puis destitué.

À la tête des tribus centrales Ouled Daoud, Touabas et Lehala, se trouvait, depuis de longues années, la famille des Si Bou Diaf. C'était une famille aristocratique d'origine arabe, mais qui s'était franchement liée à nous, dans son intérêt d'ailleurs (son intérêt = la colonisation des Aurès et de l'Algérie, ndlr). Longtemps Si Bou Diaf, régenta les tribus Touabas et y maintint la paix ; mais en 1878, voulant étendre la commination de sa famille il se fit donner les Béni Oudjanas et garda les Touabas en y mettant comme caïd son fils El Hachemi. Celui-ci était un jeune homme d'une vingtaine d'années peu expérimenté des choses des tribus qui croyait à l'ascendant de sa famille sur les populations de l'oued El Abiod et se trouva cruellement déçu au moment d'une insurrection dont il n'avait jamais soupçonné même la possibilité. Son père Si Bou Diaf s'était d’ailleurs endormi sous la même sécurité.
Une bande de 200 à 300 insurgés, Lehala, Touabas, Béni Bou Slimane se porta de suite sur
les hauteurs de Médina où se trouvait campé avec sa smala Si El Hachemi fils de Si Bou Diaf.
Si El Hachemi vit venir cette bande qui tenta d’aborder en se disant déléguée par la tribu. Il n’eut
Garde de l’attendre, monta à cheval avec ses gens et trop faible en nombre pour résister rétrograda sur Batna. Il fut un moment poursuivi à coups de fusils et enfin s’échappa.
Source : "MONOGRAPHIE DE L'AURES" PAR LE LT. COLONEL DELARTIGUE, DU 3° ZOUAVES CONSTANTINE 19O4
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A
pres la mort de si Boudiaf et Benzedira, la famille, qui était rassemblée à Chemora, le fief où était construit le « Bordj » du nom de Ben Zedira, s’était dispersée. La majorité est allée s’installer à Batna ville garnison établie en 1884. Mon grand père est venu à Khenchela aux environs de 1904/1908 où il s’installa avec sa famille dont deux fils : l’un l’ainé si Boudiaf et l’autre le cadet, mon père Si Ahmed Chérif, ils ont fondé une librairie, ils étaient les dépositaires de la messagerie « Hachette » à partir de 1914

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La famille Trad s’était fixée au lieu dit « Lahbassi » où elle était propriétaire de terres et où il existe un cimetière où sont enterrés est enterré la plupart des anciens membres notre famille, ce lui ci était attenant à une école coranique et la demeure du cheikh et saint « LAHBASSI » (Wali mine Awlya ALLAH), venu à une époque lointaine au dix neuvième siècle pour enseigner le Saint Coran et les préceptes de la Charia et du Din dans son ensemble. Ce lieu s trouve entre les deux villages de Chemora et Ouled Fadhel, prés de la contré du Djebel ouameran.
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La porte portant le nom de Boudiaf est parmi les 8 ou 9 portes, ouvertures sur la ville de Batna, donnant accès au camp ; elle fit ouverte par le Caïd Boudiaf pour se rendre à son bureau à partir de son bordj situé dans l’enceinte de l’ex caserne des zouaves ou spaisses à l’extérieur de la muraille entourant le camp et en juxtaposition. La Smala du Caïd était cantonnée à proximité dans le quartier devenu village négre, maintenant dénommée la « Zemala » ; cette Smala était constituée de ses goums « Douaéires pluriel de Daïra » et serviteurs. . La ville de Batna, de son vrai nom Bathna, a vu le jour sur décret du 12 septembre 1848 signé par Napoléon. Ceci est venu après que la commission consultative siégeant à Constantine a décidé de faire de Batna une future ville du fait de sa position stratégique à la croisée des axes Biskra, Tébessa, Sétif, Khenchela et Constantine.
Batna (en Chaouia Bathenth), (en tifinagh ⵜⴰⵟⴻⵏⵜ), est une ville d'Algérie, chef-lieu de la wilaya de Batna. La ville de Batna est considérée historiquement comme étant la « capitale » des Aurès. Située à 1 058 mètres d'altitude, elle est la 5e plus importante ville du pays et la plus haute agglomération d'Algérie malgré le fait qu'elle ait été construite dans une cuvette entourée de montagnes.
La tribu Fezzan(Fezazna), d'origine tripolitaine, elle sera concentrée à la Zaouïa de Zmella ou le village de Zmella, situé dans la vallée. Les Français l'ont baptisé à leur arrivée « Village Nègre », car il y avait une population noire les Zenagas (parlent le Berbère subsaharien), des descendants des Sanhadjas. (Voir : wikipédia, histoire de la ville de Batna avant la colonisation).
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U
ne première remarque s’impose : la famille n’a jamais été prolifère peu être à cause de la consanguinité des individus qui étaient très proches, les enfants de sexe féminin étaient plus nombreux que ceux de sexe masculin, dont beaucoup moururent jeunes et sans descendance. Les membres constituant la génération qui nous a précédée ce comptaient au bout des doigts. Les tableaux pyramidaux de l’arbre généalogique parlent d’eux même.
En 1970, la famille comptait parmi ses membres : Ahmed Chérif, fils d’Elhachemi, Abdelhamid (Ahmed) et Sadek fis de Mohamed Salah ben Boulakheras Mohamed Seghir, fils de Hassouna, Allaoua, Mahmoud et Mahboubi, fils de Chérif, Rachid et Zoubir fils de Tayeb, fils de Brahim, Malek, fils de Khelifa ben Zedira, Khelifa et Salah fils de Zedira, fils de Khelifa ben Zedira,
L
a deuxième, est celle ; que la plupart des membres de la famille étaient des gens belliqueux, de guerre et de commandement. On ne comptait pas dans la famille des personnes érudites ou de sciences religieuses, ce n’était pas, disons le, ni la vocation ni l’apparenté à ses destinés.
Il est de même pour la Famille Trad ou Ben Trad, il ne subsistait à cette date qu’Ahmed né en 1900 et son frère Ben Nacer et Abdellatif, qui, tout trois ont donné naissance à plusieurs enfants dont respectivement deux fils et trois fils. Ce qui revient à dire que la taille de la famille n’a commencé à ce développer et à grandir, que ces dernières décennies, comme pour le cas du notre.
I
l est incontestable que cette famille était imprégnée de nationalisme malgré l’apparence et l’option de positions prises par les ancêtres au moment de la colonisation qui voulaient préserver la population dont ils avaient la charge. Citons : mon grand père si Mohamed Salah qui était P.P.A., fan d’El-Hadj Messali, il a séjourné au « djorf » dans les années 1958. Mon Oncle Sidi Hamma (Mohamed El’seghir), membre du scout musulman et militant de première heure, cheminot il dirigeait les équipes de remise en état des déraillements des trains à l’Outaya prés de Biskra, le matin et servait de logistique aux maquisards la nuit. La génération des années vingt (20) a participé pleinement à la révolution, mes oncles Mahmoud était le chef de la section locale de l’O.S à Batna accompagné de ces deux frères Mahboubi et Allaoua, mon oncle Abdelhamid maquisard de première heure, il était parmi les plus proches de Benboulaïd et Hadj Lakhedar. Mon oncle Tayeb était parmi le groupe qui ont déclenchés la nuit du premier novembre l’attaque à Khenchela puis qui ont pris le maquis. Mon père, membre de l’association de « Oulémas », vis-président et trésorier de l’association à Khenchela a été parmi les premiers à être incarcérés à Khenchela au lendemain du premier novembre et n’a cessé de militer discrètement sans attirer les ennuis sur sa famille. Nos parents de la famille Trad ont participé de loin ou de prés à la cause Nationale et à la révolution. Ce ci est un bref aperçu que je voulais faire planer au dessus des esprits des lecteurs pour qu’ils leurs soient imprégnées les valeurs de la Famille.
J
e voudrais apporter par la même occasion une page d’histoire sur la Tribu des « DOUAOUDAS » qui furent nos ancêtres ou si vous voulez d’où nous somme issus en faisant parti d’eux. Pendant une certaine époque les personnes et surtout les cavaliers, pour ne pas dire chevaliers se déplaçaient beaucoup à la recherche d’aventures ; selon la tradition Orale que nous ont cédé ou légué nos parents notre appartenance à cette tribu, qui une parti s’était fixée dans l’est Constantinois plus tard les Ouled Belgacem, un moment donné, sont devenus des vassales ou plutôt prêtés allégeances au Cheikh Arabe ou plutôt sultan BOUAKAZE….Une boutade que notre Grand Père SI Mohamed Salah aimait nous dire quand ont évoquaient notre statut aristocratique « tu appartiens à la grande Tente ou la grande chaine »….Voici le récit que j’ai retrouvé :
Une grande partie des informations présentées dans cette page ont été extraites des Mémoires du cheikh Mohamed Khireddine (imprimerie Dahleb - Alger 1985) qui a lui-même puisé dans plusieurs ouvrages d'histoire du Maghreb et de l'Algérie, et principalement dans les écrits d'ibn Khaldoun. Les dates ont été rapportées telles qu'elles apparaissent dans l'ouvrage, sans aucune modification, bien qu'elles soient parfois différentes de celles mentionnées dans d'autres sources ... (voir le site : http://membres.lycos.fr/cheikh07000/hizia/tribusnomades.htm)
Origines et Généalogie
Les Béni Hilal forment un conglomérat de tribus toutes issues d'un ancêtre commun - Kais Ilan ibn Madhar ibn Adnan - et habitant le Hidjaz, dans la péninsule arabique, aux environs de la ville de Taif, près de la Mecque.
La plus puissante et la plus nombreuse de ces tribus hilaliennes est celle de Riah ibn abi Rabîa ibn Nahik ibn Hilal, elle-même divisée en plusieurs tribus : Ouled el Khadhar, Ouled Said, Ouled Meslem, Béni Merdes, etc.
Les Béni Merdes constituent la plus grande tribu de Riah dont est issu le clan (ou branche) des Dhouaouda auquel appartenait Hiziya. A l'époque d'ibn Khaldoun, les Béni Dhouad ibn Merdes ibn Riah régnaient sur les tribus de Riah au Maghreb.
Migration vers le Maghreb
Les tribus hilaliennes sont arrivées en Afrique du Nord en 1051 sous la conduite de leur chef Mouanis ibn yahia à la demande des Fatimides, en guerre à l'époque avec les Sanhadja et leur émir el Mouîz ibn Badis.
Ces tribus ont pénétré au Maghreb en empruntant trois voies différentes :
- le littoral : régions de la Calle, Annaba, Collo, Constantine, jusqu'aux monts des Babor
- les plateaux situés entre les monts des Atlas tellien et saharien
- le Sahara : versant Sud des Aurès, région du Zab (ou Ziban) jusqu'au Mzab à l'époque des Mouahiddine
Puis, au fil des alliances et des guerres avec les états locaux, les Hilaliens occupèrent plus de terres et gagnèrent plus de pouvoir.
Dans son livre "el îbar" (vol. 7), ibn Khaldoun nous raconte que la tribu Riah était la plus puissante des tribus des Béni Hilal et la plus nombreuse, et qu'elle était dirigée par le clan des Dhouaouda, enfants de Dhouad ibn Riah. Leur émir Abu Serhan Messaoud ibn Sultan ibn Zimam ibn Rudaini ibn Dhouad ibn Merdes ibn Riah joua un rôle important à l'époque des Mouahiddine. Les branches Riah occupaient alors tout le pays qui s'étend du Djerid et Kairouan jusqu'au Zab, M'sila et Ouargla. Elles possédaient aussi des biens fonciers au Hodna, Bejaïa et le Constantinois.
Ibn Khaldoun a aussi longuement parlé des Dhouaouda (et des branches tribales qui en découlaient : les Ouled Assakar ibn Sultan, les Ouled Mohamed ibn Messaoud ibn Sultan et les Ouled Sebâa Yahia ibn Sultan) car il a vécu pendant six années entières avec sa famille à Biskra sous leur protection, voyageant beaucoup et en contact permanent avec son ami Yakoub ibn Ali Dhouadi, l'émir de la tribu Riah à cette époque.
Les Grands Chefs Dhouaouda de Riah
1. Abu Serhan Messaoud ibn Sultan
2. Mohamed ibn Messaoud ibn Sultan
Fils d'Abu Serhan. Il a remplacé son père à la tête de Riah en 1233 (633 H). Décédé en 1245 (642 H).
3. Moussa ibn Mohamed ibn Messaoud
Fils de Mohamed. Il a vécu à l'époque des Hafsides. Décédé en 1267.
4. Chebel ibn Moussa ibn Mohamed
A remplacé son père Moussa et s'est allié à Abu el Kacem le Hafside (en guerre contre son cousin el Moustansir le Hafside) qu'il a pris sous sa protection dans ses quartiers de N'gaous. Il fut assassiné par traîtrise à Béjaia, en 1290, par les hommes d'el Moustansir qui l'y avait invité en vue d'une réconciliation entre les Dhouaouda et le pouvoir hafside de Tunis.
5. Sebâa ibn Chebel
A été élevé par son oncle et aidé par le roi zianide de Tlemcen. Une fois à la tête de sa tribu, Sebâa fit lever une grande armée et marcha contre Othman ibn Mohamed ibn Attou, wali hafside de Magra (près de Barika). Il le vainquit et reconquit les wilayas de Magra et N'gaous, étendant l'autorité des Dhouaouda sur le Hodna et les Aurès. Décédé en 1310.
6. Othman ibn Sebâa
A préféré laisser l'émirat de la tribu à son cousin en 1320 (706 H).
7. Yahia ibn Ahmed ibn Amr
L'émirat passa alors des Ouled Moussa ibn Mohamed ibn Messaoud ibn Sultan aux Ouled Amr ibn Mohamed ibn Messaoud ibn Sultan, leurs cousins. Ces derniers régnèrent sur les Dhouaouda jusqu'à l'époque de la colonisation française du Sahara en 1842.
Yahia ibn Ahmed ibn Amr est enterré dans la mosquée qui porte aujourd'hui son nom, à Ferfar (30km environ à l'ouest de Biskra, sur la route de Tolga). Il est décédé en 1329.
8. Ali ibn Ahmed ibn Amr
A remplacé son frère Yahia à la tête des Dhouaouda. Décédé en 1347.
9. Yakoub ibn Ali ibn Ahmed
Fils d'Ali. Ibn Khaldoun a dit de lui qu'il avait joué un rôle important dans les événements politiques et les guerres du 8e siècle de l'Hégire. Il est décédé en 1390 (790 H) dans sa propriété de N'gaous, à son retour de pèlerinage à la Mecque, et fut transporté à Biskra pour y être enterré près de l'imam Abu el Fadhel el Biskri.
Yakoub était un grand ami d'ibn Khaldoun. Ce dernier est même descendu chez lui, dans ses quartiers d'été dans le Constantinois, lors de son dernier voyage à Tunis.
10. Mohamed ibn Yakoub ibn Ali
Fils de Yakoub. Décédé en 1435.
11. Issa ibn Mohamed ibn Yakoub
Fils de Mohamed. Décédé en 1481.
12. Sakhri ibn Issa ibn Yakoub
Fils de Issa. Son autorité s'étendit de Constantine à Ouargla et de Ferdjioua et Medjana jusqu'à M'sila et Laghouat. Il passait l'hiver avec sa smala dans les Ziban, sur les rives de Oued Jedi, et montait l'été aux sources du Rhumel, dans les plaines de Belâa, chez la tribu des Ouled Abdennour.
ce fut à l'époque de Sakhri que débarqua Barberousse le Turc à Tunis et lança un appel à toutes les tribus hilaliennes en Algérie leur demandant de prêter allégeance au calife ottoman d'Istanbul.
Ces dernières acceptèrent en y mettant deux conditions :
- qu'aucun changement ne survienne dans ce qu'ils avaient jusque-là comme droits et privilèges
- qu'ils continuent à choisir eux-mêmes leur chef
Khireddine Barberousse accepta ces conditions et fit même publier une ordonnance stipulant :
- que le chef des Dhouaouda serait dorénavant nommé par le Pacha d'Alger après sa désignation par les tribus
- que ce chef porterait dorénavant le titre de 'Cheikh el Arab' au lieu d'émir
- qu'il sera recouvert d'une tunique officielle appelée 'le cafetan' le jour de son investiture
- que cette investiture aurait lieu au cours d'une cérémonie officielle et publique avec fanfare et drapeaux turcs.
Sakhri est décédé en 1541.
13. Le Premier Cheikh el Arab
En 1541 Ali Abu Akkaz (Bouakkaz) ibn Sakhri fut convoqué à Constantine par le Bey turc pour être investi du titre de Cheikh el Arab (Cheikh des Arabes).
La première mission du nouveau Cheikh fut la protection d'un détachement d'officiers turcs en route vers Biskra en 1550 (Léon l'Africain avance l'année 1531 comme date d'entrée des Turcs à Biskra sous le commandement d’Hassan Agha), puis vers Touggourt et Ouargla en 1552.
Il est décédé en 1581 et fut enterré dans le cimetière de Sidi el Messaoud à el Eulma (ex. St Arnaud) sur la route de Ferdjioua, à 1km environ de ses quartiers d'été d'el Belâa.
14. Ahmed ibn Ali Bouakkaz ibn Sakhri
Dans son livre sur l'histoire du Sud Constantinois (1860), le colonel Charles V. le décrit comme un chef fort et courageux qui régna sur les Dhouaouda (les tribus des Ouled issa, des Ouled Saoula et des Ouled Sebâa) dont les terres - dit-il - s'étendaient à cette époque sur tout le Constantinois.
Ahmed ibn Ali engagea les tribus hilaliennes aux côtés des Turcs dans la guerre qui les opposa aux Espagnols dès 1581 : la 1ere armée hilalienne se positionna non loin de Bordj Menaiel, à l'Est d'Alger. Il existe jusqu'à nos jours une tribu appelée les Skhara dans cette région. La 2eme armée défendit Alger du côté Ouest. Un village de cette région, situé à 20km à l'ouest d'Alger, porte aujourd'hui le nom de 'Douaouda'.
15. A la mort d'Ahmed ibn Ali, trois de ses fils lui succédèrent :
- Ali Bouakkaz ibn Ahmed (investi en 1623)
- Ahmed ibn Ali Bouakkaz ibn Ahmed (investi en 1660)
- Mohamed Sakhri ibn Ahmed ibn Ali Bouakkaz (investi en 1700)
Ce dernier (Mohamed Sakhri) fut contemporain du Bey turc Redjeb de Constantine qui maria sa fille Oumhani à ibn el Guidoume, un des fils du Cheikh el Arab Mohamed Sakhri.
Mohamed est décédé en 1709 et fut enterré à Sidi Khaled (à 10km environ de Ouled Djellal) où se trouvaient ses quartiers d'hiver.
16. Ahmed ibn Mohamed Sakhri
Il s'est marié à un âge avancé avec la veuve de son frère ibn el Guidoume, Oumhani fille de Redjeb le Bey de Constantine qui fut accusé par le Diwan turc d'Alger de fomenter une sécession avec ses beaux-parents et alliés les Dhouaouda pour s'approprier le Constantinois. Il fut destitué puis exécuté en 1674. Son successeur, Mourad Bey, convoqua Mohamed ibn Sakhri - le frère de Cheikh el Arab Ahmed ibn Mohamed Sakhri - et son fils Ahmed et les garda prisonniers à Djenen Zeitoun à Constantine, puis les exécuta pour trahison au pouvoir turc. Une année plus tard, le Cheikh el Arab mobilisa toutes les tribus hilaliennes et déclara la guerre au Bey Mourad. Ce dernier demanda du renfort au Diwan d'Alger qui lui envoya une armée de 6000 hommes dirigés par les caïds Youssef et Châabane. Une grande bataille eut lieu entre les deux armées près de Sétif, à Guedjel, où les Turcs furent vaincus et le bey contraint de s'enfuir à Annaba d'où il embarqua vers Alger. Après cette défaite, le Diwan turc d'Alger destitua le Bey Mourad et négocia une réconciliation avec les Dhouaouda.
Le Cheikh el Arab, Ahmed ibn Mohamed Sakhri mourut en 1790 laissant deux épouses :
- Radjradja, fille d'ibn el Haddad - cheikh de la zaouïa proche de Medjana en Petite Kabylie - avec ses 3 enfants : Mohamed, Fatma el Bellilia (épouse de Bendjellab sultan de Touggourt) et Ferhat ibn Ahmed ibn Mohamed Sakhri surnommé Ferhat ibn Sayed.
- Oumhani, fille de Redjeb - Bey de Constantine et veuve d'ibn el Guidoume, frère du Cheikh el Arab - avec ses 4 enfants, tous issus d'ibn el Guidoume.
Après le décès du Cheikh el Arab, Radjradja et ses trois enfants partirent vivre à Sidi Khaled (près de Ouled Djellal - terre natale de Hiziya) chez leurs cousins Ouled Sakhri.
Oumhani, l'épouse turque, s'établit avec ses quatre enfants à Djenen ibn Arous, près d'Ouralal, quartiers du défunt Cheikh el Arab dans les Ziban.
Vers la même époque passa une caravane de pèlerins marocains avec, à leur tête, el Yazid héritier du trône du roi du Maroc Sidi Mohamed ibn Abdallah el Aloui. El Yazid, invité de haut rang du cheikh Dhabbah ibn Sayed ibn Sakhri dans les quartiers des Dhouaouda à Sidi Khaled, demanda à ce dernier la main de sa soeur Aichouche. Après avoir assisté à la cérémonie du mariage à Fès, Dhabbah revint avec de nombreux cadeaux dont un magnifique pur-sang arabe qu'il offrit plus tard, en 1790, à Salah Bey de Constantine en visite à Biskra.
Les grands chefs et les sages des Dhouaouda mirent longtemps avant de désigner un nouveau Cheikh el Arab : l'obstacle majeur fut Oumhani fille du Bey Redjeb, cavalière sans pareil, jouissant du soutien d'un grand nombre de partisans parmi les personnalités des Dhouaouda qui voulaient que l'un de ses fils soit désigné comme Cheikh el Arab.
17. Ferhat ibn Sayed
Ferhat est né en 1786. En 1821, des délégations de toutes les tribus Riah se dirigèrent vers la localité de Sidi Khaled (pays de Hiziya) pour saluer le nouveau Cheikh el Arab qu'ils venaient enfin de désigner : le jeune Ferhat ibn Ahmed ibn Mohamed Sakhri, surnommé Ferhat ibn Sayed, fils de Radjradja.
Après la signature du Traité de Tafna (1838) entre le général français Bugeaud et l'émir Abdelkader, ce dernier écrivit à toutes les tribus arabes et au Bey de Constantine, Ahmed ibn Mohamed Chérif el Kolli, leur demandant aide et soutien. L'appel de l'émir fut mal interprété par Ahmed Bey qui y vit une incitation à la rébellion contre le pouvoir turc et accusa les Dhouaouda d'être de connivence avec l'émir. Le jeune Cheikh el Arab, quant à lui, répondit favorablement à cet appel en se rendant à Médéa prêter son soutien à l'émir Abdelkader qui le désigna comme son Khalifa (représentant) à Biskra et toutes les régions avoisinantes du Sahara.
Ferhat ibn Sayed fut contraint de déclarer la guerre au Bey Ahmed car ce dernier avait passé outre le traité signé entre Khireddine Barberousse et les Dhouaouda en nommant son oncle maternel - Bouaziz Bengana - Cheikh el Arab sur les tribus du Sahara.


Ferhat ibn Sayed fut tué par traîtrise en 1842 après avoir été attiré dans un guet-apens par un certain Kouider ibn Naim el Bouzidi. Ce dernier remit le lendemain même à Bouaziz Bengana - caché près d'el Outaya - le sceau, l'épée et les deux oreilles coupées du jeune Cheikh el Arab.
Le 20 novembre 1842, Bouaziz Bengana informait le Gouverneur Général le maréchal Valée à Alger de la mort de Ferhat ibn Sayed dans une bataille rangée avec la tribu des Bouazid.
L'armée coloniale française envahit aussitôt Biskra et désigna Bouaziz Bengana à la tête des tribus arabes Cheraga (région Est de Biskra ou Zab oriental).
Plus tard, le maréchal Valée annoncera de nouvelles mesures en mettant fin au titre de 'Cheikh el Arab' et en nommant Dhabbah ibn Sakhri de la tribu des Dhouaouda à la tête du Zab de Ouled Djellal et des tribus arabes Gheraba (région Ouest de Biskra ou Zab occidental). Ali ibn Ferhat ibn Sayed - encore jeune enfant à l'époque - fut nommé Bey de Souf et de Touggourt.
Ainsi mit fin le pouvoir colonial français à une autorité tribale vieille de plusieurs siècles et c'est vers cette époque qu'est née Hiziya, fille des Dhouaouda, louée par Benguitoun et chantée par Khelifi Ahmed.

J
’ouvre la porte à tout apport historique supplémentaire et à un forum de discutions pour enrichir le document…..A ce stade je ne cite aucune référence biographique jusqu’a ce que j’aurais toutes les données recevables. Somme toute vous conviendriez avec moi qu’il est difficile de remonter l’histoire faute de références et documents à mon porté de main, l’administration coloniale a tout annihilé pour laisser le grand vide. Si chacun y met le sien petit à petit on reconstruira ce qui a été détruit. Bien sur le Soussi de solvabilité et d’honnêteté doit nous guider sans relâche et sans corruption pour mener à bien l’œuvre et atteindre l’objectif assigné…… Merci de me lire et de me prêter attention.




BIBLIOGRAPHIE :


تاريخ ابن خلدون - ابن خلدون ج 4
Rapport de l’enquête établie par la commission chargée d’élaborer le « Sénatus Consulte en 1887 ». La délimitation du territoire des « ACHACHES ».
Histoire de Constantine sous la domination turque de 1517 à 1837 : Par Eugène Vayssettes

MONOGRAPHIE DE L'AURES"
PAR LE LT. COLONEL DELARTIGUE, DU 3° ZOUAVES CONSTANTINE 19O4

Chronique des beys de Constantine : Par Mouloud Gaïd

Histoire des Beys de Constantine : Ramdane Tchulak Bey (1567-1574) Par : Denis Mourad Chetti


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ANNEXE
Le logiciel qui est en ma possession et que j’utilise pour élaborer l’arbre généalogique se nomme : « My Heritage. Family Tree Builder ». C’est un logiciel très ludique, pratique et complet, selon wikipédia « My Heritage est un des plus importants sites dans le champ des réseaux sociaux et la généalogie. », où l’on peut insérer beaucoup de donnés et de détails sur les personnes mentionnées qui sont transcrites et portées dans les tableaux. Au fur et mesure j’insèrerais les renseignements que me feront parvenir les membres de la famille et de le compléter au fur et à mesure. Une saisie est obligatoire pour permettre au logiciel de mettre à jour les donnés. La taille de ce logiciel est d’une capacité de 51 Mo. L’adresse du site où est logé l’arbre généalogique de la famille en cour de construction est le suivant : http://www.myheritage.ae/site-family-tree-71883081/ouled-belgacem
http://www.myheritage.fr/site-75586621/boudiaf
Pour terminer le travail et le mener correctement il y a lieu de glaner les renseignements des personnes concernées pour la saisie dans le logiciel, pour ce faire j’ai envisagé une fiche de renseignements à compléter par les intéressés, leurs ascendants et leurs descendants. J’envisage depuis fort longtemps de faire ce travail qui sera une référence pour tous les membres de la famille. Voici le modèle :
Nom
prénom
Date de naissance
Lieu de naissance
Date et lieu de décès , cause
Date de mariage , lieu
Aptitudes et profession
Prénom nom du père ,date de naissance , lieu de naissance
Nom et prénom de la mère , date naissance ,lieu de naissance
Prénom des enfants , date de naissance , lieu de naissance
Nom et prénom du conjoint(te) , date de naissance , lieu de naissance
Nom du grand père paternel , date de naissance , lieu de naissance
Nom prénoms des frères et demi-frères , date de naissance , lieu de naissance
Nom de la grande mère paternelle , date de naissance , lieu de naissance
Nom et prénom du grand père maternel , date de naissance , lieu de naissance , décès
Nom et prénom de la grande mère maternelle, date de naissance , lieu de naissance , décès
Le modèle n’est pas complet……

mardi 3 novembre 2009

MES CHERS FRÈRES





LES ENFANTS DE SI AHMED CHÉRIF
MES CHERS FRÈRES



Mes frères rassemblés, ensemble sous ce toit chaleureux et Familial, sous la bénédiction Divine, entourés de tout l’Amour que nous portaient nos Parents ainsi que leur bien séance. C'est des moments sans pareils que nous avons passé ensemble pendant ces temps qui furent heureux et inoubliables, ces temps où l’ont vivaient en toute quiétude et sérénité, ces temps que l’ont ne sentaient pas passer. Le destin réserve beaucoup de surprises, rien n'est immuable, tout doit trépasser. Que DIEU nous garde et nous guide jusqu’à nous inspirer la sagesse et la raison qui illumineront notre état d'esprit.

vendredi 30 octobre 2009

MES CHERS FRERES




LES ENFANTS DE SI AHMED CHÉRIF
MES CHERS FRÈRES


Mes frères rassemblés, ensemble sous ce toit chaleureux et Familial, sous la bénédiction Divine, entourés de tout l’Amour que nous portaient nos Parents ainsi que leur bien séance. C'est des moments sans pareils que nous avons passé ensemble pendant ces temps qui furent heureux et inoubliables, ces temps où l’ont vivaient en toute quiétude et sérénité, ces temps que l’ont ne sentaient pas passer. Le destin réserve beaucoup de surprises, rien n'est immuable, tout doit trépasser. Que DIEU nous garde et nous guide jusqu’à nous inspirer la sagesse et la raison qui illumineront notre état d'esprit.

jeudi 22 octobre 2009

JEUX OLYMPIQUED 2008 DE " BEIJING" A PEKIN EN CHINE





OUVERTURES DES JEUX OLYMPIQUES DE BEIJING 2008 A PÉKIN,CHINE





CE DIAPORAMA CHOISI POUR VOUS PAR : " MONSIEUR BOUDIAF MOHAMED ELHACHEMI A EU CETTE PRÉTENTION D'ÉCRIRE UN BREF ET COURT DISCOURS QUI SERA DÉDIE À CEUX QUI ONT ÉPATE TOUT EN ÉMERVEILLANT LE MONDE, À CES PEUPLES LABORIEUX, MOTIVÉS PAR LE TRAVAIL ET LA CRÉATION. CES PEUPLES QUI, INLASSABLEMENT EXPRIMENT PAR LES FAITS LE DICTON: " QUI N'AVANCE PAS RECULE ".
CES PEUPLES QUI SE SURPASSENT EN SILENCE ET AVEC ABNÉGATION À TRAVERS LEURS CRÉATIVITÉS ET LA CONCEPTION DE BIENS MATÉRIELS ,SCIENTIFIQUES, TECHNOLOGIQUES ET INTELLECTUELS DE PLUS EN PLUS MODERNES,SOPHISTIQUES, RÉPONDANT AUX EXIGENCES DU MOMENT. CES PEUPLES QUI SONT EN PLEIN ESSOR, EN CONTINUEL ÉVEIL, EN PLEINE CROISSANCE DE DÉVELOPPEMENT, ENFIN EN TOTALE MATURITÉ VIS À VIS DE LA SITUATION ACTUELLE DE NOTRE MONDE AVEC SA GLOBALISATION. CEUX QUI BANNISSENT LA STAGNATION ET LA NÉGATION. CES PEUPLES FIERS DE L'ÊTRE ET DE LEUR PASSE SANS AUCUN COMPLEXE.

C'EST UNE LEÇON POUR NOUS ARABO-MUSULMANS, À QUI NOUS REVIENT CE DROIT, DE PART NOTRE HÉRITAGE QUI ÉTAIT L'APOGÉE SOMMITALE, DE NOTRE SPIRITUALITÉ, NOTRE CIVILISATION ET NOTRE HISTOIRE GLORIEUSE, CELLE DE NOS VALEUREUX ASCENDANTS. NOUS DEVONS CHANGER NOTRE COMPORTEMENT SECTAIRE.

mercredi 21 octobre 2009

COMMENTAIRE DE MONSIEUR ABDELJALIL

COMMENTAIRE DE MONSIEUR BENHASSINE ABDELJALIL
J'ai pris connaissance des lectures que tu m'as offertes mais y a-t-il meilleure lecture que le dhikr de seyidina Mohammed que la Grâce et le salut de DIEU soient sur lui ? Je ne sais pas, à part le profit que j'en tire en quoi consisterait ma mise à contribution ? Je suis prêt à collaborer dans le sens que tu voudras.
الحمد لله كما هو أهل له و الصلاة و السلام على من لا نبي بعده و على اله محل المودة لقربه و صحبه الذين كانوا له دليلا كظله أما بعد إلى الأخ الودود و الصديق المحمود الهاشمي سلام الله عليك و بركاته قد اطلعت بشغف ولهف كبير على خير الزاد إلى يوم الميعاد بما جدت به علي من وصايا النبي الأعظم محمد الرحمة المهداة للعالمين المؤيد بالروح القدسي الأمين صلى الله عليه وسلم و ما عساني أقول في حكم من لا ينطق عن الهوى إن هو إلا وحي يوحى إلا الرغبة في حفظ كلام من أوتي مجامع الكلم حتى يكون لي حظ في تأدية الدعاء بها إلى رب العالمين ملتمسا بها إليه شفاعة صفيه وخليله وأنا موقن بالإجابة إذ هي من ابتهالاته فيكون لي فيها نصيب في ترديدها أما وإني قرأت بإمعان كل ما قمت به من جمع للأدعية المأثورة عن سيد ألآنام صلى الله عليه و سلم و من مختارات الحديث الشريف و كذلك ما ألفت من مأثور دعاء ختمة القرآن فهو عمل نفيس تطلب جهدا جهيدا ووقتا وفيربا و عملا مضنيا من أغراضه النبيلة اليسر للسالك ألى رب العالمين في طلب الهداية والرضى و الشكر والعناية الربانية و في هذا خير كثير جزاك الله عليه خير الجزاء و تقبل الله من كل مطلع عليه دعائه لك بالأجر و الثواب . قد طلبت مني مراجعة هذه النصوص القيمة فمن حيث محتواهافهي جامعة لكل خير بالغة المعنى و المقصود في الحسن و الآداب وفصيح العبارة وصدق الحال أما من حيث الكتابة فمن الممكن بعد موافقتك مراجعة النصوص من حيث الشكل لتكتمل الصورة على أصح وجه و أدق رسم . و لعلى قصدك مني هو ذاك. دمت في حفظ الله و كنفه و لك جزيل الشكر و خالص الآمتنان من أخيك وفقه الله و أياكم لصالح الأعمال آمين ,

jeudi 26 février 2009

MON AMI ABDELJALIL BENHASSINE M'A ECRIT






Le 25 février 2009, Abdeljalil BENHASSINE m’ a écrit ceci :

Cher ami Elhachemi,

Merci de m'avoir réservé la primeur de tes écrits, je t'en suis reconnaissant. En me faisant partager une partie de ta vie, tu as levé, pour moi un coin du voile de ta personnalité ; ce qui contribue à nous faire mieux connaître l'un l'autre. Nous conservons dans notre for intérieur le vécu d'une jeunesse qui rêvait d'anticiper sur l'âge et se projetait dans un futur qu'elle voulait imminent, immédiat et sans délai. Combien de soucis n'avions-nous pas donné à nos parents en faisant des choses qui ne sont pas de notre âge, comme pour leur prouver et prouver à nous-mêmes qu'il n'est plus besoin de leur soutien ou de leurs conseils et que nous sommes désormais majeurs . Il en a été ainsi lors de la guerre de libération, nous disions tout haut ce que pensent tout-bas nos parents qui, par souci de sécurité pour nous, ne nous dévoilaient pas leurs opinions. Nous recherchions, comme si l'intention n'aura pas suffi, les occasions de se manifester autrement que par le verbe. Ce fut la grève des étudiants qui nous offrait la possibilité de nous affranchir de toute entrave et de courir l'aventure tant rêvée. Dans ton cas, en tant qu'élève militaire, c'était encore plus délicat, la fugue ou l'escapade prenaient les apparences d'une désertion passible de lourdes sanctions et pouvait nuire indirectement aux parents. Tu as raconté cette péripétie de la vie avec verve et éclat en donnant vie et spontanéité aux sentiments que tu as décrits avec la charge d'émotions vécues en ces instants de peur , d'angoisse et de doute. Face à la question fatidique : "Que faire ?, on est dans le désarroi quant à l'issue de l'épreuve, au moment critique où l'unité de mouvement de poursuivre ou non l''action commence à se fissurer, Dans ton récit tu m'as fait connaître l'école militaire préparatoire nord africaine de Koléa,. C'était en effet une très bonne école qui aurait donné à l'Algérie les meilleures recrues d'une armée moderne et les cadres qui lui faisaient cruellement défaut .Le pouvoir, malheureusement, a pêché par reniement des valeurs en ordonnant sa fermeture IL avait dans ce temps-là besoin d'un Tahar Z'biri comme chef d'état-major de l'A.N.P.! L'Algérie a fait sa mue en dépit du bon sens et à contre-courant de l'histoire.
Quant à l'incident qui a failli coûté la vie à notre ami Larbi et qui s'est terminé heureusement par de simples contusions sans gravité cela a dû le commotionner ., IL s'en souviendra longtemps du saut de parachute en rase-mottes depuis le train en course ! Pauvre Larbi ! il lui arrive souvent des mésaventures de ce genre qui l'ont endurci et l'ont rendu quelque peu philosophe..
Merci également de m'avoir fait connaître Yasmina Khadra de son vrai nom Mohammed Moulesshoul ainsi qu'une présentation de ses œuvres des commentaires. et des critiques Qu'il soit sorti de l'école militaire nord -africaine cela honore cet établissement d'avoir formé des hommes de talent qui ont donné le meilleur d' 'eux-mêmes à leur pays aussi bien dans l'armée que dans le civil. J'ai relevé une pensée pertinente de Camus au travers du commentaire sur l'œuvre de Yasmina Khadra :" Chaque artiste garde ainsi au fond de lui une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu'il est et ce qu'il dit" Je pourrai dire que cela s'applique à la condition humaine toute entière car on ne peut être que soi-même et témoigner dans son unicité de ce qu'on est, de son parcours de ses expériences bref de son vécu. Cette pensée recoupe celle de Jean-Louis -Chrétien qui dit:" la richesse du secret , planète noire d'où sourd pourtant l'inépuisable lumière."En effet l'homme est une énigme un mystère en lui même et pour autrui. La sagesse ne consiste-elle pas à se connaître soi-même ?, chose plus facile à dire qu'à faire ! Qui se connaît lui-même connait son Dieu a dit le prophète Mohammed que le Salut et la Grâce de DIEU soient sur lui. Il faut toute une vie pour y arriver et peu s'en faut de parvenir ; faut-il encore l'aide de Dieu. ! Le SOT PROJET DE SE PEINDRE ! dira PASCAL DE MONTAIGNE
Encore merci et à bientôt pour d'autres horizons.




Je voulais te faire partager la lecture d'un article paru sur l'express du 19 au25/02/09 écrit par Jacques ATALI. Ce n'est pas tant l'article proprement dit qui importe autant que le sont quelques sentences de Sénèque qui l'émaillent et que j'aimerai t'en faire bénéficier. Ces règles de vie sous forme de lettres étaient adressées' à un fonctionnaire du nom de Lucilius. Ainsi sur l'absurdité de l'usage que nous faisons du temps il écrit : "Une grande partie de la vie s'écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie toute entière à faire autre chose." Sur les dangers de la mode : " La fréquentation du grand nombre est notre ennemie: il y a toujours quelqu'un pour nous faire valoir quelque vice, ou l'imprimer en nous, ou ,à notre insu, nous en imprégner". Sur l'essence de nos nécessités :" Les besoins naturels sont bornés; ceux qui naissent d'une opinion fausse n'ont pas où s'arrêter; le faux, en effet, n'a pas de limites. " Sur la nécessité de préparer l'avenir : " Selon l'avis de nos ancêtres, il est trop tard pour épargner quand on arrive au fond; ce n'est pas seulement, en effet, la part la plus petite qui subsiste à la fin, mais la plus mauvaise." Sur la meilleure manière de se comporter face aux menaces; " Si tu veux dépouiller toute inquiétude, quelque évènement que tu redoutes, envisage sa venue de toute façon; et ce mal, quel qu'il soit, mesure-le toi-même par rapport à toi et évalue ta propre crainte: tu comprendras assurément que ce dont tu as peur est ou bien sans importance ou bien sans durée." Sur la cohérence nécessaire entre la morale et la loi: "Vis avec les hommes comme si les dieux te voyaient, parle avec les dieux comme si les hommes t'entendaient. " Enfin, sur l'urgence de vivre pleinement chaque instant, sans artifice, sans leurre, sans virtualité: "Chaque jour nous mourons; chaque jour, en effet, nous est ôtée une part de la vie; et, alors même que notre âge s'accroît, la vie décroît...Comme ce n'est pas la dernière goutte qui vide une clepsydre, mais tout ce qui s'est écoulé auparavant, de même l'heure ultime à laquelle nous cessons d'être ne nous tue pas à elle seule: si c'est alors que nous parvenons à elle, nous avons mis longtemps à y parvenir .
Notre prophète Mohammed, que la Grâce et le Salut de Dieu soient sur lui, a dit : « la sagesse appartient en priorité au croyant, là où il la trouve, elle est à lui ».. .


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lundi 23 février 2009

J'ÉTAIS ÉLÉVE ENFANT DE TROUPE A L'E.M.P.N.A. DE KOLÉA






LES ÉLÈVES ENFANTS DE TROUPE DE L’E.M.P.N.A. DE KOLÉA



Cette fois ci je change totalement de chapitre en essayant de me porter sur un sujet qui me tenait à cœur, dont j’avais fortement envie d’en parler.0h combien mes premiers pas à l’extérieur de ma ville natale m’ont été significatifs et pleins de ressources. Cette extériorisation avait forgé mes premiers pas et avait contribué pour beaucoup à ma formation. En dehors de l’enceinte familiale, je commençais à m’épanouir et me révéler, c’était durant ma première jeunesse où j’étais élève Enfant de troupe à l’Ecole Militaire Préparatoire Nord Africaine de Koléa. C’est comme qui dirait faire ses premières classes.

Branché à la chaine « Canal Algérie », J’écoutais l’intervention du Président de l’association des anciens « Mèdersien », l’un des invités de cette émission: « Bonjour d’ Algérie». Il évoquait les élèves, les études et un historique sur la création de cette institution qui devenait plus tard le « Lycée Franco-Musulman »de Benaknoune. Dans une autre émission « El Qaàda », quelques jours après, un autre ancien Mèdersien de la ville de Blida était là aussi pour nous en parler… A ce moment là j’avais pris mon courage en haleine en me disant que moi aussi je vais dans cet espace qui est mon blog parler des anciens élèves Enfants de Troupe. C’était une décision difficile pour ce projet assez prétentieux, mais dans mon fort intérieur l’idée m’animait et m’exaltait.

Cette école où j’avais passé trois Scolarités, une bonne partie de ma première jeunesse qu’elle m’a prise. C’était en mille neuf cent cinquante trois (1953), un mois d’octobre que je me rendais avec mon frère cadet, âgé de neuf ans, mois j’en avais douze. Nous trimbalions nos valises, très lourde et volumineuse pour mon frère et ne reverrions nos Parents qu’à la fin de chaque trimestre. La chaleur du foyer familial nous manquait d’autant s’était dure l’âpreté de la vie que nous vivions à ce moment là. Quand elles arrivaient les vacances trimestrielles ou les grandes vacances d’été, ont nous embarquaient dans les camions militaires de l’école et nous amenaient à la gare de Blida en destination de l’est du pays. On changeait à la gare d’El-Harrach (Maison Carrée) pour prendre le train de nuit. Arrivés à la gare d’Ouled Rahmoune, nous prenions mon frère et moi, l’Autocar en destination de Khenchela. Pendant notre départ en vacances, un Sous -officier nous accompagnait tout le long de notre voyage en train. Lorsque les trains de nuit avaient cessé de circuler à partir de mille neuf cent cinquante cinq (1955) par suite d’insécurité, nous prenions le train du matin, l’omnibus comme on avait l’habitude de l’appeler, il s’arrêtait dans toutes les gares, le voyage durait pendant toute la journée. Nous passions mon frère et moi une journée à Constantine chez ma Tante avant de rentrer à Khenchela ou de prendre le chemin de retour vers Koléa. C’était des moments agréables qui nous faisaient découvrir cette Capitale de l’est du Pays. Elle nous permettait à notre aise et loisir de flâner en toute liberté comme des personnes âgées à travers cette ville romantique et antique, très charmante et typique.

Pendant la rentrée scolaire de l’année 1956, celle où j’ai passé ma dernière année à l’école, nous reprenions comme à l’habitué le chemin de retour, nostalgiques et avec un petit goût d’amertume. Pour oublier nous ne cessâmes de jouer dans le wagon qui nous était réservé . La plupart du temps nous montions dans des wagons qui rappelaient ces wagons de type « Far West », sans compartiments. Il était environ quatre heurs de l’après midi, bientôt nous arrivions à Maison Carrée, j’étais debout sur le marchepied de la porte arrière d’un de ces wagons, j’étais agrippé me tenant à la barre d’escalade pour ne pas tomber, à coté de moi un autre élève, mon camarade de classe GUÉZI de Batna, enfin mon frère se tenait en troisième position. Nous contemplions le paysage et nous savourions l’allure du train qui dépassait la vitesse de cent vingt kilomètres à (120) l’heure, ce ci, pour rattraper le léger retard de quelques minutes avant d’entrer en gare de Maison carré. Nous étions entre Rouïba et Maison Blanche la ligne de chemin de fer était bordée de très beaux champs de vignes à travers cette plaine splendide et majestueuse à l’époque, car il n’en reste plus rien. Un de nos camarades venait de bruler avec sa cigarette la nuque mon, frère un jeu stupide parmi tant d’autres que nous nous permettions pendant cette journée d’évasion. Mon frère voulant lui rendre la même chose en le prenant à court et en flagrant délit par derrière avait sauté du marchepied d’ où il était vers le marchepied de la porte avant de la voiture arrière pour le contourner. Là il fut emporté par la turbulence provoquée par la vitesse, il s’était accroché un bref moment à mon camarade Guézi qui était à coté de moi ; et puis, pris dans une turbulence, il s’était envolé en suite il était tombé comme en parachute sur le talus de la voie de chemin de fer. Je le voyais rouler, puis se relever et courir pour rattraper le train. Mais on était déjà loin. Je me suis ressaisi et rentré rapidement dans le wagon pour activer la sonnette d’alarme ; à ce moment là, j’étais nez à nez avec le contrôleur qui est venu nous faire évacuer de là et nous faire rentrer dans le wagon par mesure de sécurité en prévention de tout accident. Pendant cette période les contrôleurs de trains veillaient à tout et assuraient une police. Je lui ai crié : «... Mon frère est tombé du train… ». Affolé il s’était mis à chercher le signal d’alarme pour l’actionner. Apres un kilomètre ou plus, le train s’immobilisa, je suis descendu et en larmes, très ému, je suivais la voie en criant « Larbi, larbi….. ». Aussi tôt, sont venus à ma rescousse deux de mes camarades Dambri et Salih SAADI, ils m’avaient priés de monter dans le train, poursuivant les recherches à ma place. Entre temps mon frère de son coté, légèrement blessé par les cailloux du talus à la tète et du coté du visage s’était mis à marcher à travers les champs pour se rendre vers la route qui n’était pas loin pour faire du stop et nous rejoindre par route à Maison carré. Pendant ce temps alertés les autorités du chemin de fer au sujet de l’accident du train, un inspecteur avait été dépêché rapidement et illico presto pour établir le constat de l’accident. Il avait pris nos déclarations crues comme les faits se sont déroulés en dressant son procès-verbal. Ce ci n’avait causé qu’un retard d’environ une demi heure, ensuite le train avait repris sa route. A la gare l’EL HARRACHE, devant le quai, emportant la valise de mon frère avec la mienne. Je me retrouvais quelques minutes plus tard avec mon frère, un bandeau léger sur sa tète et un pansement derrière l’oreille, il était accompagné de ces deux coéquipiers. Il m’avait raconté qu’il avait été rejoint par ses deux camarades, lorsqu’ils avaient passé prés d’une ferme, le propriétaire de cette ferme les ayant vus traverser les champs leurs porta secours ; il avait amené mon frère dans sa voiture chez un médecin à Rouïba qui lui prodigua les premiers soins, ensuite, ils avaient été ramenés à Maison Carré. Le voyage jusqu’à Bida s’était déroulé en silence et calme plat, à la descente de train où les camions nous attendaient pour nous amener à l’école, une ambulance était venue récupérer mon frère. C’est dire de l’efficacité et de la bonne gouvernance qui prévalaient à cette époque. Moralité quelques mois plus tard mon père avait reçu une contravention des chemins de fer qui le sommait de payer une amende de cent cinquante molle (150.000) francs environ, pour préjudices et retards causés.

Nous vivons sous un régime militaire, le levé au clairon, la marche au pas cadencé, le lit au carré et la revue de treillis au pied des Châlits devant le lit. Nos professeurs nous faisaient oublier pendant les cours que nous étions de petits soldats sans armes, mais pas de soldats de plomb. Nous recevions chaque quinzaine une espèce de solde d’un montant de cent cinquante (150) francs de cette époque l’équivalant est retenu comme caution pour payer quelques frais éventuels. Nous disposons de trois tenues, le treillis de tous les jours, la tenue de sortie, une très jolie tenue en laine bleue marine qui rassemblait à celle de la marine et une tenue de parade gardée à la compagnie pour nous être distribuée uniquement pour les défilés ou les réceptions officielles avec des gants blancs et des souliers de ville sans montant. A ce moment là le niveau des études était équivalant à ce lui des collèges pour les classes régulières du moyen et nos Professeurs étaient à la hauteur, je me souviens que notre professeur en Mathématiques dés la sixième était le Professeur agrégé Monsieur AOUDJEHANE que je retrouve quelques années plu tard Professeur maitre de Chaire à l’École Polytechnique d’El-Harrach. Monsieur prince, un licencié très éloquent nous enseignait la géographie et l’histoire qu’il animait par de très belles histoires et anecdotes pour illustrer sa leçon d’une forme pédagogique très subtile, et puis, il y avait le professeur Chaumont une personne âgée, un ingénieur chimiste de formation qui nous enseignait la physique et la chimie. Monsieur Caument notre professeur de français avais cette virtuosité de vous faire aimer la langue Française et de vous inculquer les règles de grammaire, d’orthographe et d’expression. Si j’ai évoqué ici quelques uns de mes professeurs, c’était en premier lieu pour leur rendre hommage, et, préciser en suite qu’on était entre de bonnes mains puisque le niveau des études n’a rien à envier aux autres lycées et collèges de cette époque.

A chaque trimestre, nous préparions deux revues. La revue de literie; nous astiquions à fond le dortoir, nous enlevions toutes les poussières du plancher, des murs et des carreaux de fenêtres, nous lavions nos lits individuels qui étaient constitués en trois parties en fer, le dessus, le sommier constitué par des lames larges épaisses en acier, porté par deux pieds de châlit. Ils étaient lourds par rapport à notre âge. Nous enlevions les housses des matelas et des polochons, nous les plions convenablement, au carré, comme c’était l’expression, les plis devaient permettre à mettre en relief les estampies et les marques qui étaient sur un coin de la literie en bas et à droite. le tout devait être uniforme pour permettre un passage rapide du Sergent major responsable des inventaires, chargé du magasin d’habillement et de literie. La revue obligatoirement était à chaque fois bien ordonnée. La revue de paquetage suivait le même manège. Le paquetage était dressé sur un lit bien fait au carré. Notre rangement était constitué d’une espèce d’armoire penderie de la largeur du lit avec deux compartiments en haut, fermants par deux battants, l’un pour les vêtements, l’autre pour les autres affaires y compris la trousse de raccommodage, la trousse de cirage etc.…, le bas servait de penderie cachée par un rideau coulissant, sans fond. Nous étalions toutes nos affaires bien en vu et bien ordonnées, les panneaux des armoires étaient ouverts, le rideau de la penderie tiré. Il faut rappeler ici que la discipline et la bonne organisation étaient de rigueur, elles créaient dans notre subconscient des réflexes conditionnés qu’on retrouve plu tard.

Il y avait trois niveaux d’études ; la compagnie « C » regroupait les classes préparatoires du cours élémentaire deuxième année et des cours moyens de première et deuxième année. Les élèves âgés étaient rassemblés dans la compagnie « A » où il y avait les trois années de préparation au C.A.P. Les quatre classes de l’enseignement moyen, de la sixième à la troisième des collèges, étaient rassemblés dans la compagnie « B ». C’était dans celle-ci où j’ai passé mes trois années.

Le régime des études nous imposait d’avoir obtenu le Brevet d’enseignement d’études à l’âge de seize ans pour pouvoir se rendre en France dans les autres écoles militaires, en particulier celle d’AIX en Provence, de la FLÉCHE, d’AUTUN, ou de TULLE. A l’obtention du Baccalauréat à dix huit ans nous pouvions obtenir un sursis d’incorporation et accéder aux écoles d’Officiers et aux écoles spécialisées. Très peu parmi nous réussissaient cette prouesse ; la majorité finissaient par être dirigés vers une formation de Sous-officiers, plu tard nous pourrions participer à un peloton d’élèves officiers

Nous étions donc contrains à la vie sous les drapeaux dés l’âge de dix huit ans en nous engageant cinq ans dans l’armé dont trois pour payer les frais d’études et d’internat, dans le cas contraire nous devions rembourser l’école. Mon Père, en 1959 avait déboursé à l’intendant de l’école à ce moment là, la somme de 170.800 francs de l’époque.

Dans la compagnie « B », en classe de cinquième, nous avions pendant une heure, un cours d’Arabe ; nous étions en face de notre Professeur qui nous enseignait « Dhina et Djijelli » ; c’était l’adjudant chef « Paillet », Français de souche, ayant une grande carrure on dirait celle d’un rugbyman ou d’un catcheur, haut de taille, les épaules larges, le crane rasé; il nous inspiré de la crainte mélangée à de l’affection qu’il portait à notre vis-à-vis comme si ont étaient ses enfants. Il nous apprenait progressivement l’Arabe classique pour maitriser la grammaire, les conjugaisons et le vocabulaire afin d’être à même d’écrire un texte et faire des traductions : thèmes et versions.

Après une longue et âpre bataille « DIÊN BIÊN PHÙ » est tombé le 7 mai de l’année 1954, à l’école on nous avait rassemblés pour baisser le drapeau ; il avait été mis en berne, en signe de deuil pour manifester le malheur causé à la France par cette chute qui fut une grande défaite décisive; ce qui va mettre fin à la guerre d’’INDOCHNE et à la colonisation de la France dans cette contrée. Dans notre fort intérieur on se réjouissait malgré que notre révolution n’ait pas encore était déclenchée.

Nous étions en début de l’année mille neuf cent cinquante six (1956). Un mouvement nationaliste prenait corps de jour en jour, on se rassemblait dans le dortoir de la compagnie « A », qui était aménagé pour les élèves de dernière année du C.A.P., ils étaient âgés de dix sept ans et allaient être incorporés en fin d’année. On leur permettait de fumer et d’avoir un poste radio pour entendre les chansons, mais ce petit salon de fortune nous servait de réunions et de discutions autour de la révolution qui venait d’éclate. C’était une prise de conscience tout à fait évidente compte tenu de la conjoncture qui prévalait à ce moment là. Nous échangions les informations, nous écoutions les informations de la radio car nous n’avions pas de journaux. C’est là qu’avait commencé à prendre corps l’idée de faire une grève et de manifester par solidarité aux autres élèves de l’extérieur.

Nous somme en avril ou mai de l’année1956, après le déjeuner du matin nous devrions lever les couleurs comme chaque matin, mais ce jour là spontanément nous avions décidé de faire grève et de rester dans la cour, au début sans objectif précis, la veille on avait coupé les cordons qui permettaient de soutenir et de faire hisser le drapeau qui flottait tout en haut au milieu de la cour de l’Ecole. Au fil des heures commençait une revendication au sujet du Lieutenant Boukari qui malmenait tous les jeunes élèves de la compagnie « C » ; ce n’était pas la véritable revendication, notre intention était d’imiter les élèves des lycées et répondre à notre tour aux appels du « F.L.N. ». L’adjudant chef Paillé est venu nous rassembler pour nous persuader de reprendre nos cours dans l’ordre et la discipline due aux Enfants de troupes, mais c’était un effort vain pendant toute la journée. Ce fut un coup terrible pour les responsables car ils n’envisageaient aucunement un comportement pareil de notre part d’autant plus qu’on était totalement isolés de l’extérieur. Tout était mis à notre porté sur place, le cinéma chaque semaine au réfectoire, le sport, le Grand Mufti d’Alger qui chaque semaine nous parlait de l’Islam, en particulier de la S’ira, c’était facultatif mais on suivait avec grande attention et émerveillement les récits.

C’était un dimanche après midi. Nous nous étions rassemblés, au petit salon comme à l’accoutumée, quelques uns de nous discutaient d’une éventuelle reprise de la grève, les avis étaient partagés, on a voulu forcer les autres membres à suivre notre idée, s’était exaltant, mais nous n’avions pas pu rallier tout le monde, il n’y a pas eu de consensus. Le lendemain notre classe ayant suivie le mot d’ordre n’a pas voulu aller au rassemblement mais comme elle avait constatait que le mouvement n’avait pas était suivi, elle s’était rétractée. Ce lundi matin à la première heure on avait une heure de sport, on sortait de l’enceinte des bâtiments pour aller au stade où se trouvait les installations sportives. Comme punition et en attendant d’autres décisions à notre égard on ne nous avait pas permis de mettre notre tenue de sport. A notre sortie, ayant dépassé le stade nous avons spontanément dévalé la pinède et couru vers l’extérieur dépassant le champ de tire et la clairière et la forêt jusqu’à la limite de la zone de l’école. Est-ce une fugue ou une désertion, sur le moment nous même nous ne comprenions pas notre geste. Ce n’est qu’à proximité de l’Oued « El-Mazafran » que nous avions décidé de continuer et commencions d’échafauder des plans. Nous avions décidé de prendre en raz campagne et à travers champs un itinéraire atypique pour ne pas être repérés. Pour ne pas être vus par un hélicoptère, alertés par son bruit, nous nous engagions et pénétrions sous une forêt tout en continuant notre escapade. Son bruit se rapprochait puis s’éloignait, nous comprimes que nous étions hors de vu. Ainsi nous continuâmes notre progression jusqu'au moment où la journée était bien avancée. Vers midi la fatigue commençait à nous envahir, nous traversions la petite bourgade de Fouka marine où de longs filets de pèche étaient tendus parterre sur les trottoirs pour être raccommodés. La veille, nous venons de recevoir notre solde, une quête avait été organisée pour acheter quelques convives afin de nous restaurer ; du pain, des boites se sardines et des portions de fromage sont venus à bout de notre faim et nous avaient rassasié. L’heure cruciale était venue pour décider ce qu’il fallait faire. La moitié de nous voulaient arrêter cette fugue et rentrer à l’école, l’autre moitié, dont je faisais parti avec mon camarade Guézi étant les meneurs de toute la section et de notre échappé, voulions continuer. Il fallait faire un choix, rapide. Nous nous somme quittés à la périphérie du petit village de Fouka Marine. Notre groupe ne savait pas quoi faire, une idée était venue trotter dans nos tètes, celle de s’approprier d’une barque et se rendre au MAROC. Une autre suggestion nous avait effleurés, celle de longer la côte pour se rendre à pied au Maquis ou au Maroc. Nous n’avions aucun contact extérieur, nous marchions à l’aveuglette tant que nous étions inexpérimentés. Un des membres du groupe habitait la ville de TENES, Dahane Mostaganem, nous avions décidé que par étapes nous pouvions rejoindre le Maroc. C’était un rêve d’enfants et une espièglerie forte prétentieuse. Longeant la côte, en chemin nous fouillons les barques de pèches que nous trouvions sur notre chemin ; elles étaient cadenassés. Arrivés à la ville de Castiglione, à son entrée nous nous somme arrêtés et mangés le reste de notre provision, enjambant le petit ruisseau, puis, l’aquarium, nous continuions notre route. L’après midi était très avancée et le jour commençait à tomber. A la sorti supérieure du village nous avions été surpris par une patrouille de Gendarmerie, en jeep. Ils nous avaient interpelés, et conduits à la brigade. Ils nous avaient mis tous les quinze dans une cellule de cachot très exigüe moins que quatre mètres carrés. Nous somme restés debout sans trop de mouvements pendant plus de trois heures. Au début de la nuit un camion militaire était venu nous prendre pour nous amener dans une caserne de chasseurs Alpins dans les environs d’El-Harrach ; là nous avions été rejoins par nos camarades de classe qui se sont désolidarisés de nous à Fouka ; on nous avait servis un repas, il était environ dix heures de la nuit, en suite nous étions conduits, pour dormir, vers une grande tente militaire, dressée à notre intention, pouvant contenir l’effectif de toute une section. Très fatigués des événements de la journée, nous avions dormi sans attendre avec soulagement, la nuit était paisible, nous étions remis de toutes nos émotions. Nous sommes restés deux ou trois jours, pendant ce temps nous avons reçu un représentant du Ministère de la Guerre dépêché en Algérie pour enquêter et s’informer sur tous les événements qui ce sont produits à l’école, de la grève à notre évasion. Le lendemain nous avons été ramenés à l’école, deux jours plus tard avec mon camarade Guézi on nous avait amenés dans une autre caserne prés de Maison-carré. Là nous avions retrouvé tous les élèves qui de prés avaient fomenté la grève et les perturbations qui s’ensuivirent. Ont étaient une trentaine. Ont nous avaient interné dans un bloc dortoir retiré et enfermé à clef, on avait aucun contact pendant quelques jours, comme si nous étions au secret ; ensuite ils nous avaient apportés des jeux de société, deux ou trois jeux de dame, c’était le jeu le plus courant de ce moment là. Quelques jours après, un après midi, nous reçûmes la visite d’un capitaine des services spéciaux psychologiques de propagande, un Algérien, de souche franco-Musulmane selon le statut qui nous était donné par la chère patrie qui nous enseignait que : « nos ancêtres étaient les gaulois ». Il avait fait l’appel de quelques uns d’entre nous à partir d’une liste qu’il tenait, chacun d’entre nous à l’énoncé de son nom devait sortir du bloc qui nous servait de dortoir et séjour. Nous étions une douzaine. Nous avions appris, après qu’il s’est en allé que nos camarades allaient être embarqués pour la France et répartis à travers les écoles telle que d’Aix, Autun, Tulle etc.…Nous, nous avions été renvoyés. Nous avions assisté avec une grande amertume et mélancolie au départ de nos camarades et nous attendions notre tour lorsqu’un Sous-officier viendrait pour nous ramener individuellement chez nous. J’étais resté avec mon compatriote Benzaïme les derniers à quitter cette caserne. De retour on a passé la nuit à Constantine dans une caserne située au Bardeau, à notre arrivée chez nous à Khenchela vers midi ce sergent chef nous avait remis au poste de police de la caserne, nous n’avons pas mangé sinon un bout de pain et un petit morceau de fromage qui restait du repas des soldats en faction. L’après midi ont nous avaient conduis chez un Lieutenant Colonel responsable du deuxième bureau et des « S.A.S. » où nous avions trouvé nos parents inquiets qui nous attendaient. Ils ce sont engagés et pris la responsabilité sur notre future conduite. C’est ainsi que s’achève cette péripétie, je n’avais que quinze ans et demi après avoir passé trois scolarités dans cette fameuse école.

Nous venons de toute l’Algérie, de la Calle ou Tébessa à Colomb-Bechar, toutes les régions étaient représentées ici, Batna, Gyreville, Djelfa, Cherchell, Souk-Ahras, Laghouat etc.…On retrouvait deux, trois et même quatre personnes de la même famille, les trois frères SAADI (Salim, Salih, Zitouni)de Sétif, trois ou quatre frères Ouchénes de Tarf, les quatre Hafidhi de Khenchela, moi même avec mon frère, etc. ….

Cet élan de nationalisme, se reflétait et de traduisait par de nombreuses désertions de la part d’officiers.

De grands officiers de l’A.N.P. qui avaient rejoint l’A.L.N. en désertant les rangs de l’armée Française où ils étaient cantonnés en France et en Allemagne. Je cite en mémoire, le Général ex Ministre de la Défense Khaled Nezzar, le Général Guenaïzia l’actuel Secrétaire d’ Etat à la Défense, Colonel salim Saadi Ex Chef de Région Militaire, Colonel Allaoum Ex Directeur de Cabinet du Président, Colonel Latréche Ex Secrétaire de la Défense, le Général Abderahime, kerquébe, etc. ... Il y avait aussi d’autres officiers supérieurs bien connus au sein de l’A.N.P. et .l’A.L.N. comme le Colonel lamine Bencherif, Aït Mahdi, Benahmed, Ouchéne, tous les quatre de la gendarmerie, Cdt Zitouni dans les blindés, Mahdjoub, aussi lakhedari, Benhameza et Ferhat, des services spéciaux ainsi que Chagra le petit de taille qui était notre tambour major, défilait en tète de l’école en soulevant son bâton de tambour major aussi long que lui et suivi par son petit mouton disons plutôt agneau sa mascotte, on peu ajouter aussi quelque civils tel que Maarouf ancien Wali, Maloufi ingénieur ancien cadre à la S.O.N.A.T.R.A.C.H., M.Hafidi Enseignant universitaire. La liste est longue, mais ce qu’il y à lieu de souligner c’est que ces personnes faisaient surtout partie des promotions qui étaient entrées à l’école de Miliana et Koléa dés 1950 à 1956.Je les avais connues, côtoyées, étudié avec quelques uns; le Lieutenant AÏT MAHDI qui était mon chef de section pendant qu'il faisait le ploton d'officier,a rejoint les rangs de l'A.L.N., il a passé toute une période à l'intérieur du maquis en Kabylie. il fut parmi les premiers commandants régionaux de la gendarmerie après l'indépendance et parmi le groupe dont faisait parti mon Oncle Abdelhamid qui avaient constitué le premier noyau de la gendarmerie Nationale Algérienne. Ils avaient fait des études à l'Académie de Melun et à la Sorbonne( certificat de criminalité). Avec le temps j’ai du oublié beaucoup, surtout les gens de l’ouest et du sud. Je n’ai pas en mémoire ceux qui sont morts en matir pendant la révolution peut être Ousaïd de Cherchell.









Vue d’ensemble de l’École avant sa rénovation et sa modernisation.

Quelques explications sur la distribution des bâtiments constituants l’École en l’an 1956.

Le bâtiment au fond à deux étages constitue le commandement et les Services Pédagogiques et d’administration, prolongé par le Poste de Police et l’entrée principale de la caserne. A gauche au fond c’est l’infirmerie, en face à droite le mess. Derrière les dortoirs des élèves officiers qui n’habitent pas dans les chambres avec les élèves en qualité de chef de section, le coiffeur. Au milieu la courre, où il y a lieu tous les rassemblements, en son centre était érigé le mat des couleurs. A droite le bâtiment de la compagnie « C », les salles de classes en bas et les dortoirs au premier étage. En bas c’était les bâtiments de notre compagnie « B », il faut dire que nous étions les plus nombreux, deux ailes de bâtiments, étaient au rez-de-chaussée ainsi que les bureaux de la compagnie, au premier étage, les dortoirs. La compagnie « A » avait ses bureaux au rez-de-chaussée du bâtiment de gauche, tandis que les dortoirs étaient au premier étage ; en bas deus réfectoires, le petit pour les élèves de la compagnie « C » tandis que le second plus vaste restaurait les élèves des deux autres compagnies et devrait servir de salle de projection de filmes et de conférences. Tout à fait devant, nous trouvions à gauche les ateliers salles de classe des élèves du C.A.P., plus à gauche le laboratoire de chimie et physique, plus haut l’atelier de musique où étaient entreposés les instruments et où les élèves qui constituaient la « Fanfare » de l’école faisaient leurs répétitions. Le sous-sol de la compagnie « A » abritait les magasins d’habillement et de literie, comme aussi à l’extrême gauche sont érigées les cuisines et prés de la muraille d’enceinte qui conne sur la pinède une prison de plusieurs cellules certaines d’entre elles désaffectées. Certains soldats du contingent résidaient à l’école, les engagées parmi d’entre eux sont logés dans ses logements de servitudes annexés à l’école en bordure d’une magnifique allée de platanes à droite de la caserne et à proximité d’un joli parc où chaque année nous nous rassasions de méchoui servi à l’occasion de l’AÏD.

Quelques notes

Le Grand Aoudjehane




Professeur de mathématiques pour plusieurs générations d'étudiants. Dans quelle estime est-il tenu aujourd'hui ?



Oui et à l'Ecole des Cadets de Koléa où il allait à pied selon le témoignage de ses propres enfants. C'est lui qui dira dans un amphi à une étudiante qui cherchait à l'énerver : "Trace-moi une droite au tableau" et il ne la laissera pas s'arrêter, s'agissant d'une droite, et lui ouvrira la porte pour qu'elle continue dehors son tracé. Il fermera aussitôt la porte et, se tournant vers les autres, dira en riant : "Je l'ai faite sortir mathématiquement !"
Posté il y a 28 mois. ( permalien )

J'ai eu Mr Aoudjehane comme professeur de Mathématiques
au Lycée DUVEYRIER en 1961-62. Et je me souviens qu'il dictait
ses cours sans aucune note. Il suffisait de lui dire où on en était
resté la fois précédente et ça repartait...



Remarquable anecdote que cet épisode de la ligne droite ! Une grande pensée pour Monsieur Aoudjehane qui a effectué son dernier voyage. Nous sommes tous marqués dans notre parcours scolaire par quelques professeurs qui ont illuminé leur enseignement et parfois même suscité des vocations ! D'après les commentaires, je crois que Monsieur Aoudjehane était de cette trempe.

il était même professeur a l'institut d'architecture à l'université de Blida, à l’ Ecole Nationale de Polytechnique et celle d’Architecture d’ El-Harrach, il venait en train de Blida et ne tolérait aucun retard.

M. AOUDJEHANE est très mal en point en ce 10 mars 2007 et il risque de mourir dans les jours qui viennent. Il est très âgé. Je pense qu’il dépasse les quatre vingt dix années(90), en 1955-56 il devait avoir une quarantaine d’années années.

GRAND HOMAGE AU GRAND MAITRE

Décès du mathématicien Aoudjehane
Humble, il l’était

A celui qui a essayé vainement de m’inculquer les mathématiques », telle est la dédicace en 1945 du premier recueil de poésie de Kateb Yacine, Soliloques, manuscrit offert à Mohand Aoudjehane, son professeur à Sétif.



Cet enseignant hors pair, né à Akbou en 1914, agrégé de mathématiques à la Sorbonne et enseignant dans toutes les grandes écoles d’Algérie, vient de s’éteindre à Blida, son lieu de résidence, mardi dernier, à l’âge de 93 ans. Nombre d’anciens étudiants étaient présents à l’enterrement de ce professeur qui n’avait pris sa retraite qu’à l’âge de 88 ans. Il fut directeur de l’Ecole polytechnique d’El Harrach, enseignant à l’Epau, à l’Ecole des beaux-arts où il était très ami avec Issiakhem, à l’université de Soumâa, à l’Ecole des cadets de Koléa où le général Nezzar avait cité son nom et son caractère dans son livre biographi que. Tout le monde reconnaît à M. Aoudjehane la création de l’Université populaire à la Fac centrale dans les années 1970 et où un simple mécanicien était devenu un éminent professeur de neurologie. La fermeture de cette université coïncidait avec la volonté du parti unique de la mettre sous sa coupe. A l’Epau, existe toujours l’allée portant son nom, celle par où il refusait de passer à cause d’une dalle suspendue, œuvre de Nemeyer. L’avenir lui avait donné raison puisqu’un renforcement de la dalle par des piliers a été réalisé, il y a quelques années. Le défunt président Houari Boumediène lui avait proposé la direction de l’Ecole interarmes de Cherchell, mais il n’accepta jamais, préférant garder sa liberté de mouvement. Le jour de l’enterrement, rares étaient les officiels présents et s’avérera condamnable, l’absence de relais de transmission de la nouvelle de son décès. Pourtant, une université de plus de 40 000 étudiants existe à Blida mais sans le cercle des anciens, sans les clubs qui peuvent, dans des circonstances pareilles, en avertir les membres. Triste était ce mardi qui a vu un des meilleurs hommes du pays s’éteindre, après avoir su demeurer humble.

(Écrit dans El Watan du 26 mars 2007)

A prés l’indépendance, en juillet 1962, de notre cher Pays « l’ALGERIE EL HABIBA », l’école ou Lycée repris sa vocation tout en changeant néanmoins de dénomination. En effet L'Ecole Militaire Préparatoire de Koléa est dissoute le 1er janvier 1963... Elle laisse sa place à l'Ecole Nationale des Cadets de la Révolution ! Le grand mérite revient au visionnaire le Feu Président Houari Boumediene qui a ouvert cette école où l’enseignement va jusqu’à la classe terminale. Les élèves étaient ensuite dirigés après leur Baccalauréat vers l’Ecole Interarmes de « Cherchell ». Ils étaient préparés à la vie Militaire, à la discipline et au commandement pendant leur séjour à l’école. Cette école depuis jusqu’à sa fermeture avait fourni à l’A.N.P. beaucoup de cadres supérieurs de très haut niveau. Je disais qu’elle était le fleuron et la fierté du Président à tel point qu’il lui rendait visite chaque semaine. Des annexes ou autres établissements avaient étaient érigés à Guelma et à Tlemcen.



Le président Chadli Bendjedid avait fermé les écoles des cadets de la Révolution


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D’anciens dirigeants et cadres de l’Armée nationale populaire ont décidé de fonder une organisation nationale pour les cadres et les diplômés des écoles des cadets de la Révolution, que le président Chadli avait décidé de fermer en 1986, avant que le président Bouteflika ne décide de les rouvrir, à partir de l’année prochaine.

Par ailleurs, ils ont accusé le pouvoir politique algérien, au milieu des années 80, et à leur tête Chadli Bendjedid, d’avoir cédé aux pressions de parties ennemies de la Révolution algérienne, lorsqu’il pris la décision de fermer les écoles des cadets de la Révolution en 1986, alors qu’elle avaient été créées par le président défunt Houari Boumediene en 1963.
L’ex-responsable de l’école des cadets de la Révolution à Koléa, Bouchebba Mokhtar, a déclaré lors d’une cérémonie organisée hier à Alger, à l’occasion du 45e anniversaire de la création de la première école des cadets, qu’il est clair qu’il y avait un lobby qui soutenait les thèses françaises en Algérie.
Cependant, le général à la retraite et membre du commissariat politique de l’armée, Abdesselam Bouchareb, a nié dans une déclaration à El Khabar qu’il y ait eu une arrière-pensée politique dans la décision prise par Chadli Ben Djedid, concernant la fermeture des écoles des cadets, indiquant que la mission de ces écoles s’est achevée avec l’existence d’établissements scolaires, et la volonté des autorités d’unifier les programmes d’enseignement. A une question sur les raisons de la décision du président Bouteflika de rouvrir ces écoles, l’ex-général a considéré que la décision a été motivée par des raisons sentimentales ainsi que les appels d’un nombre d’ex-dirigeants et cadres de ces écoles.
Plusieurs responsables et cadres des écoles des cadets de la Révolution s’étaient réunis, jeudi dernier, à la coopérative des travailleurs du bâtiment à Zéralda, afin de préparer une plateforme pour la création d’une organisation nationale des cadres des écoles des cadets, et présenter une demande d’agrément au ministère de l’Intérieur. Des cadres rencontrés par El Khabar ont nié que cette organisation ait une quelconque dimension politique. (Journal El Khabar).

Un parcours plein d’histoires, de paraboles et de sens qu’avaient étaient les Ecoles Militaires Préparatoires d’Afrique du Nord jusqu’à l’Ecole des Cadets de la Révolution, dénomination chère au Feu Président Houari Boumediene.

Bouteflika rouvre les écoles des cadets de la Révolution
El Khabar, 11 février 2008

Le ministère de la Défense nationale a annoncé la réouverture de « l’école des cadets » conformément à la décision du président de la République, en sa qualité de ministre de la Défense, commandant suprême des forces armées. Des sources proches de ce sujet ont indiqué que la décision vise à renforcer les effectifs de l’armée par des éléments qualifiés et loyaux.
Un communiqué du ministère de la Défense a précisé hier que la réouverture des écoles s’effectuera « sur le court et le moyen terme », sans fixer de délais, tout en indiquant que le projet comprend l’ouverture d’une école dans chacune des six régions militaires. Le communiqué a révélé que les deux cycles moyen et secondaire sont ceux qui sont concernés par la poursuite d’études dans les établissements des cadets de la Révolution attendus.
Le communiqué a indiqué que le démarrage s’effectuera avec une école modèle au début de la prochaine année scolaire, alors que la tutelle de l’école reviendra conjointement aux ministères de la Défense et de l’Education nationale.
Il est frappant que le communiqué n’utilise pas l’ancienne appellation : « école des cadets de la Révolution », mais l’expression « écoles des cadets ».
Rappelons que la dernière sortie de promotion des écoles des « cadets de la Révolution » a eu lieu en 1986.

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Parmi les élèves, un enfant doué dés son jeune âge, émerge dans la société et peu être considéré comme l’exemple de réussite intellectuelle de cette institution à vocation militaire. C’est pourquoi je me suis intéressé à son parcours et à ces mérites. Je ne dis pas qu’il est le seul parmi tant d’algériens nantis d’intelligence. La moyenne du quotient intellectuel des Algériens dépasse la moyenne de plusieurs pays Méditerranéens. J’ai nommé :

YASMINA KHADRA





"L'écrivain"
Officier supérieur de l'armée algérienne, Mohammed Moulessehoul alias Yasmina Khadra nous livre ici le récit de ses origines.



Biographie

Yasmina Khadra, révèle dans un entretien au Monde des Livres que sous cette identité féminine se cache un homme. Dans L'écrivain, paru en 2001, le mystère est entièrement dissipé. Yasmina Khadra s'appelle de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, qui a déjà publié sous ce nom des nouvelles et des romans en Algérie. Officier dans l'armée algérienne, il a participé à la guerre contre le terrorisme. Il a quitté l'institution en 2000, avec le grade de commandant, pour se consacrer à sa vocation: écrire. Il choisit de le faire en français. Morituri le révèle au grand public. Aujourd'hui écrivain internationalement connu, Yasmina Khadra est traduit en 33 langues.

Les indications suivantes nous ont été fournies par Yasmina Khadra. Nous les transcrivons telles quelles.

10 janvier 1955 : naissance à Kenadsa (Sahara algérien) d'un père infirmier et d'une mère nomade.

1956 : mon père rejoint les rangs de l'ALN. Blessé en 1958. Devient officier de l'ALN en 1959

Septembre 1964 : j'avais neuf ans, mon père me confie à une école militaire (Ecole Nationale des Cadets de la Révolution, pour faire de moi un officier

1973 : je termine mon premier recueil de nouvelles "Houria" qui paraîtra onze ans plus tard

Septembre 1975 : je pars à l'Académie Militaire Interarmes de Cherchell, que je quitte en 1978 avec le grade de sous-lieutenant. Je rejoins les unités de combat sur le front ouest

Septembre 2000 : près trente six ans de vie militaire, je quitte l'Armée pour me consacrer à la littérature (Je pars à la retraite avec le grade de commandant).

En 2001, après un court séjour au Mexique, avec ma femme et mes trois enfants, je viens m'installer en France, à Aix-en-Provence, où je réside encore.

Ces éléments de biographie se retrouvent dans deux des ouvrages de Yasmina Khadra : L'écrivain (où il évoque son séjour à l'Ecole Nationale des Cadets et l'éveil de sa vocation d'écrivain) et L'imposture des mots, davantage consacré à une justification de sa démarche et de son œuvre, après la révélation de la véritable identité de Yasmina Khadra

Avis de la Fnac : "L'écrivain"
De Yasmina Khadra, on ne connaissait que le pseudonyme et les livres. De son passé, rien. Il aura fallu attendre la publication de "L'Ecrivain", son dernier roman largement autobiographique, pour comprendre qui il est : "Enfance évincée, adolescence confisquée, jeunesse compromise". Né en 1955 à Kenadsa, le petit Mohammed n'a que neuf ans lorsque son père décide de son avenir. Sans son consentement, il le conduit en silence à travers les routes éprouvantes de Tlemcen et l'abandonne "pour son bien" entre les mains de l'armée. A l'école des cadets d'El Mechouar, Mohammed Moulessehoul n'aura dès lors qu'un seul rêve, qu'une seule passion : devenir écrivain.
Moulesshoul devenu Khadra pour des raisons de sécurité - on n'écrit pas sur la tragédie de l'Algérie sans prendre des précautions - fait face à son irrésolution de gamin qui n'assumera que très tard son plus grand désir. L'officier tire aujourd'hui sa révérence et laisse enfin s'épanouir l'écrivain.

Bibliographie

Les romans de Yasmina Khadra sont aujourd'hui traduits dans trente-six pays en trente-trois langues :
Albanie, Algérie (en arabe pour le Maghreb), Allemagne, Autriche, Brésil, Bulgarie, Corée, Croatie, Danemark, Estonie, Etats-Unis, Finlande, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne (castillan et catalan), Hollande, Inde, Indonésie, Islande, Italie, Israël, Japon, Liban (en arabe pour le Proche et Moyen-Orient), Lituanie, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie, Slovénie, Suède, Suisse, Taïwan, Tchéquie, Turquie, Vietnam.
Le prix Nobel de littérature 2003, le Sud-Africain J.M Coetzee, considère Yasmina Khadra comme un des écrivains majeurs d'aujourd'hui.

Cliquez sur le titre de chacune des œuvres pour ouvrir la page correspondante.

Ce que le jour doit à la nuit 2008 - Julliard

Les Sirènes de Bagdad 2006 - Julliard

L'attentat 2005 - Julliard

La part du mort 2004 - Julliard

Cousine K. 2003 - Julliard

Les hirondelles de Kaboul 2002 - Julliard (Pocket 2004)

L'imposture des mots 2002 - Julliard (Pocket 2004)

L'écrivain 2001 - Julliard (Pocket 2003)

A quoi rêvent les loups 1999 - Julliard (Pocket 2000)

Les agneaux du Seigneur 1998 - Julliard (Pocket 1999)

Double Blanc 1998 - Baleine Paris
L'automne des chimères 1998 - Baleine Paris

Morituri 1997 - Baleine Paris

La Foire des Enfoirés 1993 - Laphomic Alger

Le dingue au bistouri 1990 - Laphomic Alger (Flammarion 1999 J'ai lu 2001)

Le privilège du phénix 1989 - ENAL Alger
De l'autre côté de la ville 1988 - L'Harmattan Paris

El Kahira 1986 - ENAL Alger

La fille du pont 1985 - ENAL Alger

Houria 1984 - Editions ENAL Alger

Amen 1984 - à compte d'auteur Paris



Le sens d'une œuvre

Tant d'éléments s'entrecroisent dans l'élaboration d'une œuvre, participant de l'histoire et de ses oppressions, de la culture et de ses liens, attaches ou entraves, de la vie personnelle, avec ce qu'elle trame en l'être d'obscurités et d'évidences, d'influences aussi, sans cesse accueillies et dépassées, que trouver le sens d'une œuvre relève un rien de la gageure. D'autant plus que le lecteur aussi mêle en lui autant de sources quand il conduit sa lecture. Peut-être faut-il accepter, paradoxalement, que l'œuvre, jusqu'au bout, garde son secret. Jean-Louis Chrétien évoque fort bien, quelque part, la richesse du secret, planète noire d'où sourd pourtant l'inépuisable lumière. Nous préserverons ici ce secret, et n'imposerons aucune interprétation, nous contentant de renvoyer sans cesse aux livres et à l'œuvre, à ce qui est écrit. Peut-être ouvrirons-nous ainsi quelques itinéraires de lecture que chacun pourra, à sa guise, poursuivre ou abandonner. Nous serons brefs, voulant être discret.

Une vocation d'écrivain. Chez le jeune Mohamed Moulessehoul l'écriture est perçue comme un don du ciel l'obligeant, en échange de la grâce ainsi accordée, à remplir une mission. L'origine de cette grâce, le jeune cadet de l'école d'Officiers de Cherchell, la trouve d'abord dans son ascendance. La mère de Mohamed avait pour fonction, dans sa tribu saharienne, de conter des histoires. L'enfant a le sentiment d'avoir reçu cette fonction en héritage. Elle se réalisera, non dans l'oralité, mais dans l'écriture, en tentant de rejoindre la cohorte des auteurs que lui révèlent ses lectures, et qui furent, avec quelques variantes dans les épisodes de leur vie, marqués du même signe. Leurs oeuvres sont autant de lumières pour guider les premiers pas dans un monde difficile, quelquefois atroce. Car écrire, relève évidemment aussi d'influences, et du besoin de dire le monde.
Un jeu d’influences. Dans son œuvre, L'écrivain, ou L'imposture des mots, dans ses interviews, Yasmina Khadra égrène les noms de ceux qui furent ses maîtres. Camus et Kateb Yacine, Nazim Hikmet ou Nietzsche, et d'autres encore, fabuleux, Dostoïevski, Steinbeck, Gorki. Sa carrière de conteur et de romancier commence en écoutant ces voix là. Mais le parrainage de ces illustres devanciers, « cette amitié dans les étoiles » dont parle Nietzsche, ne peut suffire. Elle n'empêche pas les premiers manuscrits refusés, les rebuffades. Et si de tels aînés sont des guides et des phares, des références et des modèles, il faut au romancier trouver sa source d'inspiration, et au milieu d'aussi prestigieuses harmonies, sa propre musique.
Une existence et des souvenirs. La part autobiographique de l'œuvre de Yasmina Khadra est manifeste dans les textes que nous venons de citer, et qui ne sont pas des romans. Elle est peut-être repérable dans Cousine K., mais sans que l'on puisse définitivement effacer l'ambiguïté fondamentale qui préside à l'écriture, et que la critique structuraliste avait tenté de mieux cerner, à défaut de la dissoudre, en distinguant -pour aller vite- l'auteur du narrateur et de ses personnages. Après tout, Stendhal dans ses différentes préfaces à Lucien Leuwen, ne disait pas autre chose, en demandant (prudemment) qu'on ne veuille pas le confondre avec son personnage. La mise en garde et la prudence, révélant peut-être l'ambigüité de la relation entre l'auteur et sa créature. Yasmina Khadra n'est pas le commissaire Llob ni probablement aucun autre de ces personnages. Mais ses romans renvoient, incontestablement, par delà l'anecdote, à ce qu'il a vécu, traversé, aimé, ou haï et combattu.
L'Histoire du Monde. Dans Les agneaux du Seigneur, A quoi rêvent les Loups, comme dans les romans racontant les enquêtes du commissaire Llob, de Morituri à La part du mort, son dernier livre, Yasmina Khadra évoque son Algérie natale, ses douceurs peut-être, mais aussi le sang qui y coule, la démesure, l'horreur, et la mort donnée au nom de Dieu ou d'obscurs pouvoirs. Et quand l'action se déroule ailleurs, comme dans l'Afghanistan des Hirondelles de Kaboul, c'est la même fureur qui est décrite, et face à l'inadmissible, les mêmes lâchetés, les mêmes compromissions, mais aussi les mêmes refus et le même courage.
L'écriture. Toute lecture d'un livre de Khadra le révèle: il y a un style Khadra. D'aucuns ont parlé de lyrisme, de métaphores inattendues et superbes, d'une alliance de dépouillement et de poésie, d'images insoutenables et belles pourtant, jusque dans leur atrocité. A l'évidence, si la révolte de Yasmina Khadra est un cri, elle se veut aussi un chant. Ceux qui l'ont entendu s'en souviendront, ceux qui le découvriront seront probablement étonnés, ébranlés, par la violence et les harmonies -savantes- de sa musique et de ses mots.
Polars? Il y a des intrigues, des assassins et des victimes, des enquêtes, et dans certaines œuvres, un commissaire atypique, étonnant, désespéré et génial. Auteur de romans policiers alors, Yasmina Khadra? Sans doute, et de fort belle façon. Il maîtrise les règles, difficiles, du noir, genre dont on sait au moins depuis James-Hadley Chase, Raymond Chandler, Lawrence Block, Jean-Claude Izzo, et quelques autres, qu'il appartient à une littérature particulière, d'abord parce qu'elle n'ennuie jamais des lecteurs très exigeants sur ce chapitre -c'est une de ses règles- et ensuite parce qu'elle offre la visite, en compagnie de personnages souvent peu recommandables, de quelques bas-fonds où l'humanité ne présente pas toujours son meilleur profil, et où les héros -parce que les salauds n'y sont quand même pas tout seuls- peuvent avoir de lamentables faiblesses . Une littérature d'une grande force donc, et dont plus personne ne songe aujourd'hui à contester la valeur et l'importance. Cela étant, et à l'évidence, l'œuvre de Yasmina Khadra ne peut être contenue dans ce seul genre. Elle comporte des livres de souvenirs (L'écrivain), ce que l'on pourrait appeler un pamphlet (L'imposture des mots), des romans dont l'intrigue n'a plus rien à voir avec le genre, ainsi pour Cousine K. où la douce fraîcheur des amours enfantines en prend d'ailleurs un coup, et ces romans, comme Les Agneaux du Seigneur, A quoi rêvent les loups, Les hirondelles de Kaboul, dans lesquels le lecteur verra d'abord une sorte de reportage haletant sur l'innommable, l'inhumain, l'insoutenable, vus de l'intérieur, et sous la conduite d'un guide fort bien documenté sur la question.
A présent, à vous tous, bonne lecture. Et puisque Albert Camus, cher à Yasmina Khadra, a écrit: "Chaque artiste garde ainsi, au fond de lui, une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu'il est et ce qu'il dit. Quand la source est tarie, on voit peu à peu l'œuvre se racornir, se fendiller. " (L'Envers et l'Endroit) demandez-vous, sans vouloir percer le secret de sa présence, quelle est la source, vivante et bruissante, de Yasmina Khadra.

PMF Juin 2004



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ENFANTS DE TROUPE D'ALGERIE

Par Louis Picard



Préliminaire.
Ce qui suit comporte tout d'abord un bref exposé semi-officiel, sur la création des trois écoles militaires préparatoires qui ont existé en Afrique du Nord et principalement dans l'Algérois de 1942 à 1962.
On peut retrouver cette partie sur le site officiel de l'association nationale des Anciens Enfants de Troupe : http://www.aet-association.org/.
Cet exposé est suivi d'un court extrait d'un livre de souvenirs réalisé par M. Louis Picard, qui fut élève de la première école créée à Hammam-Righa de 1942 à 1946. Il n'a été diffusé qu'à 55 de ses camarades et déposé au musée national des enfants de troupe à Autun.


Les Ecoles Militaires Préparatoires d'Afrique du Nord

C'est principalement la deuxième guerre mondiale qui a conduit à la création d'une école militaire préparatoire en Afrique du Nord. Elle se devait d'être centrale pour y accueillir les enfants en provenance des trois pays du Maghreb. Ainsi, pour la première qui fut créée, c'est le site d'Hammam-Righa, dans l'Algérois, qui fut choisi. On verra que par la suite, au fur et à mesure que la situation évoluait, si une seule école était bien conservée entre 1942 et 1962, elle passera successivement de :

· Hammam-Righa de 1942 à 1946,
· Miliana de 1946 à 1951 · Koléa de 1951 à 1962

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· 1-HAMMAM-RIGHA 1942-46

C’est par une décision ministérielle en date du 13 mai 1942 que la création d’un établissement d’éducation en Afrique du Nord est décidée.
Le 22 mai, le chef de Bataillon Faure, de l’état-major de la 3ème brigade d’infanterie de Constantine, est désigné comme commandant de l’établissement. Une autre décision ministérielle datée du 6 juillet 1942 précise que l’établissement d’éducation d’Afrique du Nord existera officiellement à la date du 1er juillet pour ouvrir effectivement le 1er octobre 1942 à Hammam-Righa sous le nom :
« d’Ecole Militaire Préparatoire d’Afrique du Nord »
La cérémonie d’ouverture, présidée par le général Mast, commandant la division d’Alger, a lieu le 19 octobre 1942. Le 8 mai 1943, a lieu l’inauguration officielle de l’école militaire et la cérémonie de la remise du drapeau au LCL Faure par le général Prioux, major général, qui s’adressera aux enfants en ces termes :
« Élèves de l’école militaire préparatoire d’Afrique du Nord, pour la première fois vous allez rendre les honneurs à votre drapeau. Regardez-le bien. Méditez les belles devises qui y sont inscrites et qu’elles soient, pour toujours, votre ligne de conduite. »
Le 21 février 1945 apporte la nouvelle de la dissolution de la section Prytanée de l’EMP d’Hammam-Righa, puis le 27 février de la suppression des classes de seconde et de première. Ces deux mesures prendront effet à la fin de l'année scolaire soit le 1er juillet 1946.



· 2-MILIANA 1946-51


MILIANA


Cette nouvelle école militaire préparatoire, ouverte à Miliana, constituera à l’origine une filiale de l'EMP d’Hammam-Righa.
Elle ouvrira ces portes le 4 janvier 1946, et était alors constituée de deux classes dont le niveau scolaire se situait entre le cours moyen 2e année et les classes du cours supérieurs, c'est-à-dire une ou deux années après le certificat d'études (DEPP). L’annexe de Miliana est placée sous les ordres du CNE Genestier, le colonel Faure commandant l’ensemble EMP d’Hammam-Righa - EMPNA de Miliana.
L’inauguration solennelle est faite le 4 avril 1946 par le ministre plénipotentiaire gouverneur général de l’Algérie Y. Chastaigneau.
Le 22 mars 1946 le ministre des armées décide que l'EMP d’Hammam-Righa cessera de fonctionner à la fin de l'année scolaire en cours, et que les élèves seront répartis dans les écoles de la métropole.
A Miliana, la rentrée de 1946 se fera sous le commandement du chef de bataillon Marchai. La devise de l’école est définitivement adoptée :
« Un seul cœur, un seul drapeau »
En 1950, le centre de perfectionnement d’infanterie de Cherchell, est rattaché à l’école. En fin d’année scolaire, 220 élèves effectuent du 25 juin au 29 juillet un voyage qui les conduit à Mulhouse, Verdun, Strasbourg, Paris où, le 14 juillet, ils défilent en tête des troupes sur les Champs Elysées, puis ils visitent Versailles, Lyon, Saint-Etienne, Marseille. Devant l’augmentation des effectifs et en raison de la nécessité de trouver une situation géographique mieux adaptée et plus centrale en AFN, et surtout moins isolée que Miliana, le ministre de la défense nationale, par décision ministérielle en date du 22 mai 1951, fait transférer l’école à Koléa.





· 3-KOLÉA 1951-62

KOLEA


La rentrée 1951-1952 s’effectue en septembre dans l’ancienne caserne des zouaves de Lamoricière sur le Sahel. Tout au long de l’année s’imposera une adaptation matérielle dans des locaux vétustes et délabrés, compensés par l’avantage précieux de la proximité d’Alger et l’utilisation d’un domaine militaire étendu comprenant en particulier une magnifique pinède. Le 12 avril 1955, le drapeau de l’école reçoit la croix de guerre des T.O.E. des mains du général d’armée Koenig.
La décision ministérielle du 4 juin 1955 détermine en effet le nouveau but à atteindre et fixe les étapes à prévoir pour une évolution complète de l’établissement. Cette transformation est concrétisée par une nouvelle décision ministérielle qui stipule qu’à compter du 14 avril 1959 l’école prend officiellement l’appellation « d’Ecole Militaire Préparatoire de Koléa »
Devant le nombre toujours grandissant d’élèves susceptibles de poursuivre jusqu’au bout leurs études secondaires le ministre des armées crée à compter du 20 avril 1960 le second cycle d’études en vue de conduire les élèves des classes d’enseignement moderne jusqu’au baccalauréat première partie. L’école de Koléa fut une magnifique réalisation, une des plus belles de toutes les EMP ; elle cessa d’exister à la fin de l'année scolaire 1962.



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Extrait du recueil intitulé "Ecole Militaire Préparatoire d'Hammam-Righa (AFN)"


Réalisé par Louis Picard, ancien élève de cette école de 1942 à 1946.
Préambule.
Il y a peu de choses sur l'école militaire préparatoire d'Hammam-Righa. Située en Afrique du Nord, elle n'a existé que pendant quatre années, de 1942 à 1946, pas même la durée d'une "législature" d'enfant de troupe, ceci expliquant sans doute cela. C'est seulement dans le courant de l'année 1999 que les quelques mots qui suivent ont été écrits. Ils n'ont certes pas la prétention de combler une lacune. Ils faisaient simplement suite à la demande d'une étudiante, qui souhaitait obtenir des renseignements sur les écoles militaires préparatoires pour permettre l'élaboration d'une thèse. Je lui avais alors conseillé la lecture de quelques relations de souvenirs émanant de camarades et qui avaient fait l'objet de parutions dans le "Journal des AET ". Remarquables écrits qui ont beaucoup marqué ceux d'entre nous ayant vécu ces périodes et qui portent toujours admiration à leurs auteurs.
L'étudiante a suivi cet avis, mais à vrai dire ce n'était pas ce qu'elle recherchait. Elle espérait des textes faisant ressortir l'aspect technique, administratif, plutôt que ceux où le côté émotionnel, affectif, prévaudrait, les résultats et les conséquences plutôt que les anecdotes, enfin répondre à une série de questions spécifiques au sujet traité d'où des titres de paragraphes qui pourraient paraître étranges à ceux qui ont vécu cette période. Il fallait donc s'y mettre et c'est l'objet de la majeure partie des lignes qui suivent et qui lui ont été adressées en septembre 1999.
La création.
L'école a été créée en septembre 1942. Elle était destinée à accueillir les enfants de troupe dont les parents résidaient alors en Afrique du Nord. On peut se poser la question de savoir pourquoi, alors que depuis leur création en 1886, les écoles de la métropole avaient toujours reçu les élèves en provenance des colonies. Personnellement, lorsque mon désir d'entrer aux enfants de troupe fut connu de façon ferme, au tout début de l'année 1942, mon père qui dépendait de l'Etat-major militaire à Rabat, a été informé, confidentiellement, qu'il risquait d'être privé de ma présence pendant un laps de temps qui pouvait être fort long si j'intégrais une des écoles situées en métropole. Puis, c'est dans le milieu de l'année qu'on a su qu'une école serait implantée en Algérie et que j'ai eu alors le "feu vert".


Organisation générale.


Il semblerait difficile de déterminer avec certitude ce qui a prévalu au choix du site d'Hammam-Righa, petite commune de l'Algérois, éloignée de tout et dépourvue de toutes commodités pour une telle entreprise. Seules les archives militaires de l'époque pourraient apporter quelques éclaircissements. Il faut cependant se souvenir que nous sommes en période d'armistice et sur un territoire français soumis aux contrôles de commissions allemandes. Créer à sa barbe une école militaire ne paraissait pas très réaliste. Aussi, l'a-t-on qualifiée tout simplement d'établissement d'éducation à l'instar des écoles de la métropole. Et si sa destination première était bien de recevoir des "enfants de troupe", il se devait d'être aussi ouvert à d'autres enfants et dans le cas présent, à ceux de la population d'Hammam-Righa qui pouvaient accéder aux classes de l'enseignement secondaire. C'est ainsi que huit d'entre eux y sont entrés dès 1942 à titre d'externes.
L'école n'était donc pas implantée dans la traditionnelle caserne connue de tous. L'infrastructure principale se composait alors de l'imposant corps d'un hôtel thermal , sans doute réquisitionné pour la circonstance et situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger, en pleine nature, au milieu d'un très beau parc. Nul doute que cet hôtel avait vu le séjour d'hôtes bien plus prestigieux. On peut citer, parmi les plus illustres, Camille Saint-Saëns qui vînt y composer quelques-uns de ses chefs d'œuvre, Guy de Maupassant, André Gide et bien d'autres.
Il n'y avait pas de murs ! Cet état de fait a dû être très apprécié des quelque quatre-vingts élèves qui provenaient des écoles métropolitaines. Au fur et à mesure des besoins, des annexes ont été construites pour servir d'infirmerie, de dortoirs et de classes. On y construisit aussi un foyer-théâtre doté d'une scène destinée aux spectacles (cinéma entre autre). En fin septembre 1942, l'effectif intégrant l'école est, à quelques unités près, de 184 élèves répartis en six classes:

· 1 classe de 3ème B,

· 2 classes de 4ème B,

· 2 classes de 5ème B,

· 1 classe de 6ème B.


Il m'est difficile de donner la répartition exacte par classe ; inégale, elle devait se situer aux environs d'une trentaine d'élèves. Pour la mienne, celle de 6eB, j'ai pu en recenser un total de 28. De septembre 1942 à juillet 1946, il y eut donc quatre rentrées scolaires. On a pu reconstituer, toujours avec les réserves d'usage, le nombre d'élèves nouveaux intégrant l'école. Une donnée manque, celle concernant les élèves qui ne revenaient pas. Mais on peut dire que dans tous les cas, c'était très négligeable, voire cinq à six par an. Par contre, la dissolution de l'école semblant être programmée pour 1946, la rentrée de 1945 n'a ouvert que sur un total de sept classes, soit environ 200 élèves. Ainsi, on peut évaluer les départs à près de 150 élèves qui, du fait de la limite d'âge, ont rejoint les pelotons d'élèves sous-officiers et donc l'armée d'active ou simplement parce que, la France étant libérée, leurs parents regagnaient la métropole. Ceux-là rejoignaient alors les EMP situées en France.
On peut donc chiffrer les entrées par année à :

· 1942 = 184)

· 1943 = 88) soit un total de

· 1944 = 85) 401 élèves.

· 1945 = 43)


Origines des élèves.
Les élèves étaient pratiquement tous d'origine européenne bien que l'école soit ouverte aux deux communautés, les conditions d'accès n'étant nullement d'ordre ethnique. Cependant, je n'ai le souvenir que de cinq, peut-être six camarades d'origine musulmane. C'étaient déjà de fortes personnalités. J'ai beaucoup fréquenté à cette époque, deux d'entre eux qui étaient d'ailleurs frères. Leur père était commandant dans l'armée française. Eux-mêmes ont très bien réussi car l'aîné qui était dans ma classe a terminé commandant et le plus jeune colonel dans l'armée de l'air. Un autre eut un destin plus tragique . Il n'y avait aucune différence entre nous et rien n'est venu entacher notre camaraderie ni avant ni après les événements que l'on sait. Nous sommes restés avant tout des anciens copains d'Hammam. Les autres devaient être aussi des fils d'officiers ou de sous-officiers et ont dû intégrer après 1944 et qu'ainsi j'ai peu connus. Quoiqu'il en soit, il n'y a jamais eu de discrimination ni de séparation d'aucune sorte et je suis sûr que le terme même choquerait n'importe lequel d'entre nous.


Gestion militaire.
L'administration de l'école était organisée sur le modèle de toute formation militaire classique : un petit état-major comprenant les services comptables, matériel, intendance, santé, les compagnies divisées en sections (classes) pour ce qui concerne la partie essentiellement militaire avec pour encadrement des officiers, des sous-officiers et des hommes de troupe (secrétaires, chauffeurs, cuisiniers). N'étant pas encore tout à fait militaire, nous avions droit à un "prêt" et non à une "solde". Je ne puis en dire le montant exact mais il devait représenter environ le tiers de la solde d'un appelé du contingent. En 1948, je me souviens qu'il était de 4 francs de l'époque, par jour, sans le tabac ni les timbres FM. C'était très peu (le SMIG d'alors devant se situer à un peu plus de 10.000 francs.).


Le Drapeau.
Toutes les écoles militaires de la Métropole étaient dotées d'un drapeau et d'une garde d'honneur. En ce qui concerne Hammam-Righa, il fallait bien entendu, attendre le passage de la condition d'établissement d'éducation à celui d'école militaire préparatoire pour en être doté. Et c'est finalement le 8 mai 1943, que le Drapeau fut remis solennellement à l'EMP et à sa garde (sans arme). Par la suite, le premier dimanche de mai, date anniversaire de la remise, devenait "Jour de fête" de l'école. Cette manifestation, très prisée et attendue dans la région, se déroulait jusqu'au lundi soir.


Scolarité.
La partie instruction publique était dirigée par un Professeur Principal qui avait son secrétariat et qui disposait du nombre de professeurs indispensables aux différentes matières enseignées, schéma tout à fait classique. L'école d'Hammam-Righa, préparait aux diplômes du brevet élémentaire et du brevet d'étude primaire supérieure (BE et BEPS) ainsi qu'aux baccalauréats classiques de l'époque : bac Math et bac Philo. Il m'est difficile de comparer les résultats obtenus, avec ceux de la moyenne "nationale" de l'époque ; ils semblent toutefois avoir été très corrects.
Etablir avec précision l'emploi du temps d'une semaine n'est pas très aisé. Pour les études scolaires, il était assez comparable à celui de toutes les écoles d'alors. Il ne différait d'un internat classique que par quelques activités de loisirs et /ou d'occupations paramilitaires. Les études scolaires faisaient l'objet d'évaluations trimestrielles, "les compositions", qui permettaient l'établissement du bulletin scolaire trimestriel. Le contrôle continu n'avait pas cours. Ces bulletins scolaires étaient adressés directement à nos parents avant notre départ en vacances. Ces vacances avaient la durée de celles définies par l'académie. Par contre, il n'y avait que deux ou trois jours à Toussaint quand cette fête avait l'opportunité de tomber un vendredi ou un lundi et rien pour Mardi Gras ni Pentecôte. En revanche les grandes vacances s'étalaient largement sur deux mois et demi.


Activités autres que scolaires.
Le jeudi matin est principalement consacré aux revues de chambres, de literie et de paquetage ainsi qu'à des séances d'instruction militaire sans grande importance. Je me souviens très bien de quelques rares séances de tir au fusil de guerre. C'était aussi le moment privilégié des exercices d'ordre serré, des préparations aux défilés qui occupaient beaucoup de notre temps. C'était interminable et durait jusqu'à la perfection. Une bonne quarantaine d'élèves faisait partie de la musique militaire, clique et fanfare, très renommée et qui avait beaucoup d'activités car très sollicitée, participant à de nombreuses manifestations. Leur entraînement était perpétuel en particulier les jeudis et samedis après midi.
Il y avait aussi les activités sportives de groupes, d'équipes ou individuelles qui prenaient place ces jours là : basket et football principalement. L'athlétisme avait une certaine ferveur et beaucoup y participaient avec d'excellents résultats. Enfin, il y avait quelques activités plus ludiques et je me souviens en particulier du modélisme pour avoir personnellement remporté en 1944, la coupe d'Afrique du Nord toutes catégories. La plupart des jeudis et samedis, pour le gros de la "troupe", il y avait la sempiternelle "promenade", une bonne quinzaine de kilomètres dans le "djebel" voisin, principalement sur deux parcours intitulés "la Grande Raquette" et "la Petite Raquette" car ils avaient manifestement la topographie des contours d'une raquette de tennis. C'est un souvenir qui nous a tous beaucoup marqué mais je dois le dire, souvent en bien.
Le dimanche était enfin un jour moins trépidant et nous disposions d'un peu plus de "liberté". Le matin, nous nous rendions à la messe dans une petite chapelle située derrière le corps principal de l'hôtel, au bout d'une esplanade où se déroulaient les prises d'armes. L'après-midi, il y avait, la plupart du temps, l'habituelle "promenade". Les grands jours, c'était la séance de cinéma.


Le logement.
En 1942, n'étant environ que 176 "internes", nous logions tous dans le corps principal de l'hôtel. Pour la plupart nous étions en chambre de trois en particulier la classe de 6e B et celles de 5e. Il devait y avoir quelques chambrées plus nombreuses mais en tous cas ne dépassant pas six élèves. Par contre, la toilette du matin se faisait dans une pièce où il y avait plusieurs lavabos, car ceux pourtant présents dans les chambres n'étaient pas alimentés… A signaler que les cadres, les professeurs et leurs familles logeaient aussi dans une partie de l'hôtel mais dont les accès condamnés nous étaient en principe interdits.
Dans le sous-sol de l'hôtel, il y avait un certain nombre d'aménagements de toutes sortes tels que magasins et autres réduits. On y trouvait aussi le "salon de coiffure" ainsi que les ateliers de travaux manuels qui portaient sur le travail du bois et du fer. Ils comportaient quelques machines outils que les plus grands - ou les plus adroits - pouvaient utiliser. Mais il y avait aussi une piscine d'eau ferrugineuse dont la température devait avoisiner les 45 degrés. Un véritable bain turc où l'on nous amenait assez régulièrement pour être certain d'un excellent décrassage !


Le "trousseau".
Nous n'avions pas d'armoire et à quoi bon puisque nous possédions fort peu. Les quelques affaires personnelles que nous pouvions avoir (à l'exclusion de tout vêtement civil), étaient stockées dans une valise, elle-même enfermée dans un local situé au voisinage de nos chambres. Elle n'était accessible qu'à certains moments ou exceptionnellement sur demande. Ce "trousseau" - nous l'appelons "paquetage" - se résumait à un change de linge de corps, une chemise, un chandail, une cravate, une ceinture de flanelle (2 mètres de long sur 40 cm de large), une tenue de drap dite tenue n° 2, le tout soigneusement plié au "carré", empilé dans un ordre bien déterminé et entouré par la ceinture de flanelle, était disposé sur une étagère située au-dessus de chaque lit. La paire de chaussures de rechange (montante et cloutée) et les espadrilles de sport étaient au pied du lit. Nous avions aussi, et en particulier pour l'été, un bourgeron fait de grosse toile écrue, jamais repassé et qui n'était guère seyant. La tenue de sortie dite tenue numéro un, faite dans un drap bleu marine relativement épais, en principe neuve, était conservée au magasin du fourrier. Elle n'était perçue que la veille des grandes cérémonies ou des défilés. Les boutons de la vareuse étaient dorés, toujours soigneusement astiqués au travers d'une patience ; les deux côtés du col étaient ornés chacun d'une grenade stylisée de couleur rouge. Cette vareuse pouvait porter des galons dans la mesure où son détenteur les avait mérités par ses résultats scolaires. Le pantalon faisait alors l'objet de soins très particuliers car c'était à qui aurait le pli le mieux fait. Pour cela, il passait la nuit entre la protection du châlit en fer et le matelas, les emplacements des plis très consciencieusement humectés. Tout ce linge était estampillé du numéro matricule qui nous avait été attribué individuellement lors de notre entrée à l'école. Enfin, il y avait la fameuse "galette", une espèce de grand béret alpin qui semblait démesuré sur la tête des tout petits mais quelques fois ridiculement minuscule sur celles des grands. Nous la triturions dans tous les sens ou avec toutes sortes de produits pour tenter vainement d'en diminuer la taille. Elle aussi était ornée de la grenade rouge à cette époque. C'était un symbole et nous lui avons même consacré un hymne que nous chantons encore de temps à autre. Un camarade m'a rapporté, et j'en ai eu la preuve photographique, qu'il y avait eu une tenue d'été, ce qui paraît logique sous ce climat : chemisette et pantalon de toile ou short. Ce souvenir m'a complètement échappé.


Les annexes.
C'est en 1943 puis en 1944 que les annexes ont été construites. Elles étaient alors occupées par les dortoirs des 4èmes et au-dessus. Ces dortoirs, bâtiments préfabriqués, comprenaient une trentaine de lits répartis par deux dans des box disposés le long des deux grands côtés. Deux ou trois grandes tables et des bancs occupaient la rangée centrale. Ils comportaient des douches, des lavabos – paradoxalement, l'eau chaude y était toujours inconnue - et des commodités. Il me semble qu'un réfectoire "annexe" a été construit dans ce style mais mes souvenirs à ce sujet sont très confus. Par contre je me souviens fort bien de l'imposante et immense salle à manger de l'hôtel où nous prenions nos repas entre 1942 et 1944.
Il y avait aussi une excellente infirmerie où on soignait les affections et blessures de faible importance. Bien sûr, le médecin était un officier du service de santé. Quatre se sont succédé. Ils étaient secondés par une infirmière. Mais celui dont chacun d'entre nous se souviendra à jamais, était l'infirmier d'origine musulmane, un véritable père de famille, d'une gentillesse et d'une compétence rarement égalées. Enfin, il y eut le foyer. Un bâtiment construit vers le début de 1944 où il y avait des jeux et entre autres une ou deux tables de ping-pong, des tables et chaises et surtout un point de vente de friandises et casse-croûtes qui aidaient considérablement à l'apport de calories. Je crois qu'en effet le point faible de cette école était, de l'avis de tous, l'exécrable nourriture qu'on nous servait. Ne pas oublier que c'était la guerre, que l'Algérie, paradoxalement, souffrait aussi de restrictions. Certains d'entre nous, dans l'âge de la forte croissance, étaient de perpétuels affamés. Le foyer et plus encore les colis que nous partagions équitablement, contribuaient fort heureusement à l'amélioration de notre ordinaire. Nous y avions accès après le repas de midi et lors de la récréation de 16 h 30 avant de regagner l'étude. Enfin, le foyer était aussi une salle de cinéma qui a servi le dimanche après midi et qui comportait une scène où un remarquable professeur, agrégé de grammaire française, monta plusieurs pièces.


La vie.
Je ne puis en assurer la fréquence, mais nous étions tenus d'écrire à nos parents. Les lettres étaient remises ouvertes au chef de section. C'est l'école qui se chargeait des envois et de l'affranchissement. Toutes les lettres que nous recevions étaient aussi contrôlées. Nous n'étions pas censés avoir de l'argent ou alors très peu. Nos parents devaient remettre au bureau du commandant de compagnie une certaine somme d'argent dont la principale destination était l'achat du billet de train pour les départs en vacances. Cependant de petites sommes pouvaient nous être remises mais leur montant était à la discrétion du commandant de compagnie. C'était peu et n'autorisait l'achat que de quelques maigres gâteries vendues au foyer.
Je n'ai pas souvenance d'albums de promotion et c'est regrettable. A l'époque on ne fonctionnait pas ainsi. La "promo" c'était surtout la classe et donc 25 à 30 copains. Par contre on pouvait se suivre pendant cinq à six années en faisant partie des mêmes classes. On admirait les grands dont certains étaient connus pour une cause quelconque mais quand on était soi-même devenu "grand" on regardait assez peu les petits. En aparté, et à ma connaissance, il n'y a jamais eu de bizutage (tout au plus quelques très amicales bagarres de polochons) et je n'ai jamais, alors, entendu ce terme. En dehors de la classe, les autres bons amis étaient ceux avec lesquels on pratiquait, ensemble, les mêmes activités : la musique militaire, l'équipe de sport, les loisirs dirigés, le lieu de destination commun pour les vacances, etc.


Les récompenses.

· Côté scolaire : le classique palmarès d'antan décrit assez bien les récompenses finales. Les prix et les accessits étaient décernés en fonction d'une certaine moyenne. En général, il y avait deux prix et trois accessits par matière et par classe. De même, pouvait-on attribuer un Prix d'excellence" au meilleur élève de la classe et plusieurs "Grand Prix d'honneur" aux trois ou quatre meilleurs élèves de l'école .

· Côté "militaire" : toujours en fonction de la moyenne obtenue, les résultats scolaires étaient récompensés par l'attribution de galons cousus sur la vareuse des bénéficiaires. Ainsi, dans le meilleur des cas, le premier se voyait remettre les 3 galons d'or de "sergent chef", le second les 2 galons dorés de "sergent fourrier", les trois suivants le galon doré de "sergent", puis du 6ème au 10 ou 12ème (toujours si la moyenne était atteinte) les 2 galons rouges de "caporal". En général, c'était toujours très apprécié. Mais ceci n'était valable que pour un trimestre. A nous d'améliorer ou de maintenir les résultats acquis au trimestre précédent. Dans le cas contraire, c'était la "dégradation".



Les punitions.

· Côté scolaire : les heures de colle classique se traduisant par la suppression de sorties (quand il y en avait). Cela pouvait aussi aller jusqu'à des jours de suppression de vacances et donc des départs retardés d'un ou deux jours.

· Côté "militaire" : la corvée individuelle ; la coupe de cheveux à ras ; la privation de séance de cinéma ou de sortie; la punition collective (revues contraignantes le soir, marches aux pas cadencés) ; les départs en permission retardés.




La dissolution de l’école.
Elle est intervenue en juillet 1946. Les élèves continuant leur scolarité ont été répartis dans les différentes écoles de la métropole : Autun, Les Andelys, Billom, Tulle, Montélimar, (La Flèche pour les « brutions »). Il est possible qu’on ait tenu compte de l’implantation géographique des parents car nous nous sommes retrouvés un nombre assez important à l’école de Montélimar en octobre 1946, école qui a été transférée sur Aix-en-Provence à compter du 1er janvier 1947. Ce fut mon cas.




La fin


Après le départ de « l’occupant militaire » , l’ancien propriétaire et la société des thermes ont tenté de remettre la station et principalement le corps principal de l’hôtel en état. Il y avait paraît-il fort à faire ! Cependant d’importants travaux de restauration furent entrepris. Mais il semble que ce fût peine perdue. Le tremblement de terre d’Affreville vers la fin des années soixante-dix, occasionna de graves dommages sur le corps principal de l’hôtel et le bâtiment a dû être rasé. Son emplacement devint, bien plus tard, un parking ! Ajouté aux événements qui avaient secoué l’Algérie, la belle et renommée station thermale d’Hammam-Righa avait vécu.

Extrait relevé sur « Les Merveilles de l’autre France » édition Hachette de 1924.
A quelque distance au Nord-ouest du Zaccar oriental, se trouve, dans des boisements de pins, une station d’altitude moyenne, Hammam-Righa, qui appelle chaque année une nombreuse clientèle européenne et indigène. Le privilège est dû à des eaux analogues à celles de Contrexéville, qui jaillissent en plusieurs endroits, à des températures variant de 39 à 67 degrés. Les autochtones leur attribuent, comme à toutes les sources thermales, une origine miraculeuse. « Hammam Sidna Slimane » les dénomme-t-on, c’est-à-dire « bains de notre seigneur Salomon ». Ce dernier entretiendrait, dans les montagnes, des troupeaux de chameaux constamment occupés au transfert du charbon de bois nécessaire à l’entretien du feu souterrain auquel est attribué la haute température des eaux. Bain salutaire où l’on vient de très loin. Avant de s’y plonger, on invoque le saint. Des purifications et des processions ont lieu, des plantes aromatiques sont brûlées, des prières sont dites, des sacrifices offerts. Sans ces pratiques préliminaires, la cure serait inefficace.

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Les Ecoles Militaires Préparatoires d'Afrique du Nord



Hammam-Righa


Il y a peu de choses sur l'école militaire préparatoire d'Hammam-Righa.
Située en Afrique du Nord, elle n'a existé que pendant quatre années, de 1942 à 1946, pas même la durée d'une "législature" d'enfant de troupe, ceci expliquant sans doute cela.
L'école a été créée en septembre 1942. Elle était destinée à accueillir les enfants de troupe dont les parents résidaient alors en Afrique du Nord. On est en pleine deuxième guerre mondiale et il semble que déjà l'occupation totale de la France soit envisagée.

Il est difficile de déterminer avec certitude ce qui a prévalu au choix du site d'Hammam-Righa, petite commune de l'Algérois, éloignée de tout et dépourvue de toutes commodités. L'école n'était donc pas implantée dans la traditionnelle caserne connue de tous. L'infrastructure principale se composait alors de l'imposant corps d'un hôtel thermal, réquisitionné pour la circonstance et situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger, en pleine nature, au milieu d'un très beau parc. Il n'y avait pas de murs ! Cet état de fait a dû être très apprécié des quelque quatre-vingts élèves qui provenaient des écoles métropolitaines.
En fin septembre 1942, l'effectif intégrant l'école est, à quelques unités près, de 185 élèves répartis en six classes allant de la 6e à la 3e. Par contre dès 1943, il est créé une classe de seconde et en 1944, une classe de première. Ces deux classes sont supprimées à la rentrée de 1945, les élèves intégrant alors Autun.
De septembre 1942 à juillet 1946, il y eut donc quatre rentrées scolaires. On a pu reconstituer, toujours avec les réserves d'usage, le nombre d'élèves nouveaux intégrant l'école et on peut estimer que 400 élèves sont passés par cette école.


Origines des élèves

Les élèves étaient pratiquement tous d'origine européenne bien que l'école soit ouverte aux deux communautés, les conditions d'accès n'étant nullement d'ordre ethnique.
Cependant, l'école n'a compté que 5, peut-être 6 camarades d'origine musulmane. Il n'y avait aucune différence entre eux et rien n'est venu entacher leur camaraderie ni avant ni après les événements que l'on sait.
Si L'EMP a pour destination première de recevoir des "enfants de troupe", elle se devait aussi d'être ouverte à d'autres enfants et dans le cas présent, à ceux des cadres et de la population d'Hammam-Righa. C'est ainsi que huit d'entre eux y sont entrés dès 1942 au titre d'externes



La vie à l'école.

L'administration de l'école était organisée sur le modèle de toute formation militaire classique et déjà connue de tous. Les deux compagnies sont divisées en sections (classes) pour ce qui concerne la partie essentiellement militaire avec pour encadrement des officiers, des sous-officiers et des hommes de troupe. N'étant pas encore tout à fait militaire, les élèves avaient droit à un "prêt" et non à une "solde". C'était fort peu.
La partie instruction publique était dirigée par un professeur principal qui disposait du nombre de professeurs indispensables aux différentes matières enseignées, schéma tout à fait classique.

Il faut rappeler que notre ministre délégué aux Anciens Combattants, Hamlaoui Mékachéra, a été élève dans cette école de 1945 à 1948


La dissolution de l'école.

Elle est intervenue en juillet 1946. Les élèves continuant leur scolarité ont été répartis dans les différentes écoles de la métropole : Autun, Les Andelys, Billom, Tulle, Montélimar, (La Flèche pour les "brutions"). Sans doute a t- on tenu compte de l'implantation géographique des parents car une majorité s'est retrouvée à l'EMP de Montélimar en octobre 1946, école qui a été transférée sur Aix-en-Provence à compter du 1er janvier 1947.
Miliana, crée le 4 janvier 1946 en tant qu'annexe d'Hammam-Righa, allait prolonger la présence des enfants de troupe en Algérie...

La fin

Après le départ de "l'occupant militaire", l'ancien propriétaire et la société des thermes ont tenté de remettre la station et principalement le corps principal de l'hôtel en état. Mais il semble que ce fût peine perdue. Le tremblement de terre d'Affreville vers la fin des années soixante-dix, occasionna de graves dommages sur le corps principal de l'hôtel et le bâtiment a dû être rasé. Son emplacement devint, bien plus tard, un parking! Ajouté aux événements qui avaient secoué l'Algérie, il en fut fini de la station thermale d'Hammam-Righa.

Mise en page A. B. 2004

Miliana

La France est libérée ;
La dissolution de l'EMP d'Hammam-Righa est prévue pour juillet 1946 ;

Il est décidé de poursuivre l'expérience en

créant à Miliana une nouvelle Ecole Militaire Préparatoire...

Dans un premier temps, celle-ci constituera une annexe de l'EMP d'Hammam-Righa ; Cette nouvelle EMP ouvrira ces portes le 4 janvier 1946.

Miliana est alors une grosse bourgade située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger. Le Zaccar, mont bien connu des habitants de ces lieux, sépare Miliana d'Hammam-Righa, localisé une dizaine de kilomètres plus au nord.
L’annexe de Miliana est placée sous les ordres du Capitaine Genestier, le colonel Faure commandant l’ensemble EMP d'Hammam-Righa - EMPNA de Miliana.

Initialement, elle ne comportera que deux classes d'une vingtaine d'élèves se préparant uniquement au certificat d'études primaires et accueillera essentiellement des élèves d'origine maghrébine. Chacune de ces classes a son propre instituteur.
L’inauguration solennelle est faite le 4 avril 1946 par le ministre plénipotentiaire gouverneur général de l’Algérie Y. Chastaigneau.

Le 22 mars 1946 le ministre des armées décide par DM N° 2743 EMA/3 E, que l'EMP d'Hammam-Righa cessera de

fonctionner à la fin de l'année scolaire en cours, et que les élèves seront répartis dans les écoles de la métropole.
A Miliana, la rentrée de 1946 se fera sous le commandement du chef de bataillon Marchi.
En 1950, le centre de perfectionnement d’infanterie de Cherchel, est rattaché à l’école.


L'EMP de Miliana hérita du drapeau de l'ancienne EMP d'Hammam-Righa sur lequel est inscrit la devise de l'école :

« UN SEUL CŒUR, UN SEUL DRAPEAU »

En fin d’année scolaire 1950, 220 élèves effectuent du 25 juin

au 29 juillet un voyage qui les conduit à Mulhouse, Verdun, Strasbourg, Paris où, le 14 juillet, ils défilent en tête des troupes sur les Champs Elysées ; puis ils visitent Versailles, Lyon, Saint Etienne, Marseille.

Devant l’augmentation des effectifs et en raison de la nécessité de trouver une situation géographique mieux adaptée et plus centrale en Afrique du nord, et surtout moins isolée que Miliana, par décision ministérielle n° 7510 EMFAC 380/SC du 22 mai 1951, le ministre de la défense nationale fait transférer l’école à Koléa.

Mise en page A. B. 2004







Koléa


La rentrée 1951-1952 s’effectue à Koléa en septembre dans la caserne Aurelle de Paladines, du nom d'un général qui se distingua en Algérie dans le corps des Zouaves.

Cette caserne, la plus ancienne et la plus vaste d'Algérie avait été construite en 1938 sur le Sahel pour y cantonner les Zouaves de Lamoricière ; ceux-ci y restèrent jusqu'à la fin de la Grande Guerre.

Après la guerre, les zouaves sont remplacés par les tirailleurs sénégalais, puis vers 1937 par les tirailleurs algériens.
En 1939, Koléa devient centre mobilisateur des zouaves...puis survient l'armistice, les zouaves sont démobilisés et le centre mobilisateur est dissous.
La caserne héberge alors tous les allemands et autrichiens, engagés dans la Légion étrangère, qui, en vertu d'une clause de la convention d'armistice, doivent rentrer dans leur pays.

Pendant plusieurs mois, un millier d'allemands en uniforme et calot bleus, marqués d'insignes et de petits drapeaux à croix gammée, déambuleront dans la ville.

En 1941, le 9ème Régiment de Tirailleurs algériens revient...il y restera jusqu'en 1951.

C'est donc en 1951 que l'Ecole Militaire Préparatoire Nord-Africaine (EMPNA) s'installe à Koléa.

Tout au long de l’année s’impose alors d'importants travaux d'adaptation et de réhabilitation de locaux vétustes et délabrés.

Mais cet inconvénient est largement compensé par l’avantage précieux de la proximité d’Alger et la présence d’un domaine militaire étendu comprenant notamment une magnifique pinède.


En 1952, l'Ecole a l'honneur d'être reçue au palais de l'Elysée par Vincent Auriol, Président de la République.


Le 12 avril 1955, le drapeau de l’école reçoit la croix de guerre des T.O.E. des mains du général d’armée Koenig.


La décision ministérielle n° 90088 DNG/PM/2 E du 4 juin 1955 détermine le nouveau but à atteindre et fixe les étapes à prévoir pour une évolution complète de l’établissement.
Cette transformation est concrétisée par la décision ministérielle n° 11935 T/PM/ECO qui stipule qu’à compter du 14 avril 1959 l’école prend officiellement l’appellation d'


« Ecole Militaire Préparatoire de Koléa»



Si à sa création, l'EMPNA ne recrute que des élèves musulmans, à partir de 1955, les effectifs sont partagés à 50%entre élèves d'origine européenne et autochtones.

Devant le nombre toujours grandissant d’élèves susceptibles de poursuivre jusqu'à leur terme leurs études secondaires, le ministre des armées crée le second cycle d’études permettant de conduire les élèves des classes d’enseignement moderne jusqu’au baccalauréat 1er partie (Décision ministérielle n° 538518 T/PM/ECO du 20 avril 1960)


L’école de Koléa est alors devenue une magnifique réalisation, sans doute la plus belle de touts les EMP de l'époque :

- infrastructure d'avant garde,

- cadre exceptionnel,

- piscine olympique...inaugurée en mars 1962 quelques mois avant la dissolution de l'école !
A partir de 1957, le corps enseignant est essentiellement formé de jeunes aspirants et sous-lieutenants, professeurs, ingénieurs ou chercheurs dans le civil, effectuant leur service militaire en Algérie.

A la rentrée 1958, le recrutement des professeurs est aligné sur celui des EMP métropolitaines avec de jeunes agrégés ou certifiés nommés par le Ministère de l'Education Nationale et détachés auprès du Ministère de la Défense Nationale.

Ces derniers feront ensuite leur service militaire sur place.

L'Ecole Militaire Préparatoire de Koléa est dissoute le 1er janvier 1963...

Elle laisse sa place à l'Ecole Nationale des Cadets de la Révolution !



Certaines informations publiées ici sont tirées du site
http://kolea-bone.net
avec l'accord de son administrateur :

Jacques Peyraud

Merci !



KOLEA: VILLE MILITAIRE

LA CASERNE.



Au sud-est de la ville, au bout de l'Avenue de la Caserne, faisant suite à la rue du Colonel Baril (ex-Rue du Camp), la caserne d'Aurelle de Paladines (du nom d'un général qui se. distingua en Algérie dans le corps des Zouaves) est la plus vieille et l'une des plus vastes d'Algérie.
Construite en 1838 par le Génie pour y cantonner les zouaves de Lamoricière, elle occupe, sans compter les terrains alentours, une superficie de prés de 2 ha. Les zouaves tiennent garnison à Koléa jusqu'à la fin de la guerre 14-18. Ils apportent à la ville une vive animation et au commerce local une grande prospérité.
Pendant la guerre de 14-18, une partie de la caserne sert d'hôpital pour soigner les grands blessés du front qui arrivent à Koléa par le train. Après la guerre, les zouaves sont remplacés par des tirailleurs sénégalais, puis vers 1937 par des tirailleurs algériens. Le départ des soldats de Lamoricière provoque une forte baisse du commerce local et une diminution sensible de l'animation européenne en ville. En 1939, Koléa devient Centre mobilisateur des zouaves, la caserne se remplit et la ville retrouve une grande animation.
Arrive l'armistice. Les zouaves sont démobilisés et le Centre mobilisateur dissous. La caserne héberge alors tous les Allemands et Autrichiens engagés dans la Légion étrangère qui doivent rentrer dans leur pays en vertu d'une clause de la Convention d'armistice. On peut voir pendant plusieurs mois un bon millier d'Allemands déambulant en ville en uniforme et calot bleus marqués d'insignes et de petits drapeaux à croix gammée. En 1941, le 9a Régiment de Tirailleurs algériens revient et reste jusqu'en 1951. La caserne est affectée à usage d'école militaire partiellement en novembre 1946, puis totalement au cours de l'été 1951.

L'ECOLE MILITAIRE

L'Ecole Militaire Préparatoire Nord-Africaine devenue Ecole d'Enfants de Troupe d'un niveau équivalent aux E.M.P. métropolitaines d'Aix-en-Provence, Autun, Les Andelys et Tulle, peu de temps avant 1958, dispensait un enseignement secondaire de la 6e à la Terminale.
L'internat et les services administratifs occupaient la plupart des bâtiments rénovés de l'ancienne caserne, le surplus servant à loger une garnison restreinte et les familles des officiers et sous-officiers. Les cours étaient donnés dans des blocs ultra- modernes construits au sud, dans la pinède. Une piscine olympique était achevée peu de temps avant notre départ, en mars 1962.
En 1958, le commandant de l'école était le lieutenant-colonel Roudière, qui avait succédé au colonel Delpy ; son second était le commandant Martin, les adjoints étaient le capitaine Gros, le capitaine Marotel, le capitaine Cuisinier. L'officier d'Intendance Carcy Joseph (mari de Simone Mathieu) et son adjoint Bonnet Justin étaient chargés des approvisionnements de bouche. Le directeur des études était M. Spanin - civil avec grade de proviseur - remplacé en 1960 par M. Martelot. Plusieurs enseignants détachés avaient suivi l'école depuis ses débuts, parmi ceux-ci MM. Caumont et Barniaudy avaient été maintenus. L'arabe était enseigné par un spécialiste, l’adjudant-chef Paillet.
Après 1957, le corps professoral avait été formé de jeunes aspirants et sous- lieutenants effectuant leur service militaire en Algérie, professeurs de lycée dans le civil, ou ingénieurs, ou chercheurs. A partir de la rentrée en 1958, le recrutement des professeurs était le même que celui des Prytanées et E.M.P. métropolitaines, jeunes agrégés et certifiés nommés par le Ministère de l'Education Nationale et détachés au Ministère de la Défense Nationale. Parmi eux, deux professeurs d'anglais, MM. Roger Cravéro et Daniel Peyre (marié à Rolande Porcel). Ces mêmes jeunes agrégés et certifiés faisaient ensuite leur service militaire sur place. Comme il était plus agréable de faire 28 mois de service à Koléa que dans le Djebel, l'école de Koléa ne tarda pas à être investie par les anciens élèves des Ecoles Normales Supérieures Parisiennes (rue d'Ulm, St- Cloud, etc..). Bardés de diplômes, certains sont devenus célèbres depuis, tels le philosophe Derrida dont le père était commerçant à EI Biar, Haudry le grand spécialiste de sanscrit en France à l'heure actuelle, le biologiste Gagnepain, etc...
A sa fondation, l'EMPNA ne recrutait que des élèves musulmans. A partir de 1955, les effectifs étaient 50 % européens, 50 % musulmans. Les éducateurs (maîtres d'internat) étaient pour la plupart des étudiants ou des séminaristes, faisant leur service militaire, encadrés par des sous-officiers de carrières, tels les adjudants Pages Amédée (marié à Faisselle Marcelle), Ducatillon, Le Goff, Bonnet, Brun, Vallet, Martinez. Après le départ des Français, l'école est devenue : l'école Nationale des Cadets de la Révolution.

L'Ecole Militaire Préparatoire de Koléa est dissoute le 1er janvier 1963...

Elle laisse sa place à l'Ecole Nationale des Cadets de la Révolution !





MERCI DE M’AVOIR LU



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